J’ai testé un bar clandestin
Il s’agit d’une adresse qu’on se donne sous le manteau, comme au temps de la prohibition. Autant vous le dire de suite, ce n’est pas ici que vous trouverez les coordonnées de la gargote secrète ! Petit indice néanmoins, les « serial-cleaners » y ont fait escale lors de la marche écolo entre Daoulas et Saint-Urbain…………… Pause pipi et dégustation de Mignonne (la bière locale) en récompense des efforts déployés pour ramasser pas moins de 25 kg de déchets !
Aucun de mes amis n’a compris où je les emmenais car en apparence, le tripot ressemble à une maison de campagne tout ce qu’il y a de plus banal. Trois mots pour planter le décor : des champs, des champs et des vaches. L’entrée principale de la maisonnette s’ouvre sur un long couloir desservant à gauche, une remise et les toilettes, au fond un escalier menant à l’étage et à droite, une cuisine typique des années 60.
« T’es sûre qu’on est pas chez quelqu’un là ? » me souffle Annaïg. « Non, non, t’inquiète. Tu vas voir… Entre ! » m’exclame-je en la poussant gentiment mais résolument dans la cuisine. « Ouvre cette porte à gauche du frigo, c’est là que ça se passe. » Les autres copains sont bien contents que ce soit Annaïg qui s’y colle. Pour l’instant, ils sont en mode « Courage, fuyons. »
« Oh là là !........... C’est quoi cet endroit ? »
« Bienvenue chez Gwen* ! » lance Gwen, le propriétaire de la minuscule taverne.
Progressivement, le groupe s’approprie les lieux. Ils sont si stupéfaits par ce qu’ils découvrent qu’ils en laissent leur appréhension sur le pas de la porte. Je connais déjà l’endroit mais je me souviens comme si c’était hier de cette première impression si particulière et excitante d’entrer dans la clandestinité: le parfum de l’interdit se mélangeant à celui des vieux meubles en bois ciré, le goût délicieux du privilège d’être là et de la bière qui coule à flot, la caresse du tissu usé du grand canapé qui en a vu passer des culs et chemises !
Certains copains sont déjà au bar. J’espère que Gwen a du jus de fruits en stock pour Louis* et Jules*, nos moins de 10 ans que l’on a envoyés en éclaireurs dans les profondeurs des fossés et qui nous en ont déterrés de sacrées merdes… Ils n’ont pas l’air traumatisé, mais plutôt très intéressé par le grand jeu de fléchettes électronique installé à côté de la tireuse à bière. Chaque bibelot posé sur les rebords en bois, chaque plaque accrochée aux murs... Tous ces trophées méritent que l’on s’y attarde. Impressionnante collection d’objets à faire pâlir les plus emblématiques des pubs de Temple Bar !
Ici, le temps s’est arrêté. C’est un lieu qui n’existe que pour ceux qui sont dans le secret des dieux... Secret que je ne trahirai jamais !
(*) Le prénom a peut-être été modifié dans un souci d’anonymat.
Informations pratiques : AUCUNE (hehe)