J'ai testé les Prix Landerneau (littérature)

Publié le par Sophie

Depuis 2008, il existe un prix Landerneau.

Il s'agit d'un prix littéraire de lecteurs afin de récompenser un roman, un polar, une BD, une découverte écrivain et un album jeunesse.  Vos blogueuses landernéennes se dévouent (avec plaisir) pour vous faire des notes de lecture. De même, nous avons hâte de lire VOS avis et coups de <3 en commentaire !

 

 

 

 

 

Un peu de couleur dans la vie !

Aspergus et moi, Didier Levy, Pierre Vaquez*** 
Catégorie : Prix Landerneau Album Jeunesse 2018
Note sur l'auteur :  Ancien journaliste (notamment pour Okapi, mon magazine préféré quand j'étais petite !!), Didier Levy écrit désormais des histoires pour enfants. Il a plus de 100 ouvrages à son actif. Pierre Vaquez, quant à lui, est graveur en taille-douce, dite manière noire, technique qui nécessite un labeur incroyablement dur, pour faire jaillir du noir la lumière. Mon petit doigt me dit que le personnage de Maître Aspergus est inspiré de Pierre Vaquez. Quatrième de couverture : « Maître Aspergus, le vieux peintre renommé pour ses portraits de célébrités, n'aime plus ses tableaux. Une nuit, son petit assistant couleur s'approche... » La citation : « Moi, vois-tu, j'aimerais ne plus savoir peindre. Pour peindre à nouveau comme un enfant, tu comprends ça ? » Mon avis : A la croisée des chemins. Quand les destins de Maître Aspergus, en pleine crise existentielle, et de son assistant couleur, jusque là invisible, se croisent et prennent un tournant incroyable ! Un récit tendre et optimiste.

 

 

Un grand jour de lecture

Un grand jour de rien, Beatrice Alemagna** 
Catégorie : Prix Landerneau Album Jeunesse 2017
Note sur l'auteur :  Beatrice Alemagna est une auteure - illustratrice italienne qui vit en France de puis 20 ans. Elle collectionne de nombreux prix et distinctions depuis le début de sa carrière, et notamment outre-Atlantique. Parmi ses ouvrages les plus exportés à l'international figurent "Mon amour" et "Un lion à Paris". Pour ses illustrations, elle utilise plusieurs techniques : le crayon, la peinture, le collage, et même la broderie ! Quatrième de couverture : « Qu'il y a-t-il de pire que de perdre son jeu électronique dans un endroit où il n'y a strictement rien à faire ? » La citation : « Nous y étions. Pour la deuxième fois. Ma mère et moi dans la même maison de vacances. La même forêt. Et la même pluie. » Mon avis : Lecture agréable, superbes illustrations. J'ai plongé à pieds joints dans cette jolie histoire qui raconte l'enfance les jours de pluie, lorsque l'on s'ennuie beaucoup et que finalement, on ne s'ennuie pas tant que ça. A découvrir !

 

 

La fourrure ne fait pas le tigre...

Un drôle de visiteur, Eléonore Thuillier et Clotilde Goubely**** 
Catégorie : Prix Landerneau Album Jeunesse 2015
Note sur l'auteur :  A l'âge de 26 ans, Eléonore Thuillier part s'installer en Tunisie et se consacre à sa carrière d'illustratrice pour enfants. A ce jour, elle a publié une vingtaine d'albums jeunesse, dont 5 ont reçu un prix. Clotilde Goubely est également illustratrice et a magnifiquement collaboré à "Un drôle de visiteur". La citation : « Ce n'est pas vrai ! Dit le petit tigre. Moi je ne mange pas de cochon. Je préfère le parmesan ou les biscuits au chocolat. » Mon avis : Bon allez, je vais utiliser plusieurs des expressions 2021 qui me font grincer des dents : *J'vais pas vous mentir*, cette histoire est *beaucoup trop* mignonne !!! Argh, j'm'suis auto-énervée là... Trêve de plaisanteries, "Un drôle de visiteur" est une histoire courte idéale avant d'aller dormir, sur la tolérance, l'amitié et l'ouverture d'esprit. Les illustrations sont superbes et très rigolotes. 

 

 

Et moi je suis Sophie Ière, reine des blogueurs ;-)

Louis Ier, Roi des moutons, Olivier Tallec**** 
Catégorie : Prix Landerneau Album Jeunesse 2014
Note sur l'auteur :  Olivier Tallec est né en 1970 à Morlaix. Après l’École supérieure d’arts appliqués Duperré, il voyage sur tous les continents avant de travailler comme graphiste dans la publicité. Il est aujourd’hui illustrateur pour la presse (Libération, Le Monde, Les Inrockuptibles, XXI, etc.), et a signé plus d'une cinquantaine d'albums pour la jeunesse ainsi que des BD chez Rue de Sèvres. Quatrième de couverture : « Ce qui est bon pour moi est bon pour mon peuple » Louis Ier La citation : « Louis Ier impose donc à son peuple de marcher au pas. Au pas de mouton ! » Mon avis : Louis le mouton rêve debout. Son imagination déborde et vole aussi vite et haut que le grand vent qui l'a couronné. Sacré Louis, on ne l'y reprendra plus... Ou peut-être que si en fait, car il grandit aussi de ses rêves et de son imagination ! Lecture idéale avant d'aller au dodo.

 

 

 

Nouveau ou ancien : le même monde !

Les Indes Fourbes, de Alain Ayroles, Juanjo Guarnido**

Catégorie : Prix Landerneau de la BD 2019, Grand Prix RTL et Prix des libraires de bande dessinée. Note sur l'auteur : Alain Ayroles a fait l'école des Beaux Arts à Angoulême et est aujourd'hui scénariste de bandes dessinées. Il a notamment publié les séries "Garulfo", "De cape et de crocs" et "D". Juanjo Guarnido est, quant à lui, diplômé de l'école des Beaux Arts de Grenade en Espagne. Il travaille dans l'animation, notamment pour les studios Walt Disney et en tant que dessinateur de bandes dessinées. Il a reçu de multiples prix et récompenses notamment en France et aux USA.  Quatrième de couverture :  Fripouille peu recommandable mais hautement sympathique, don Pablos de Ségovie nous livre le récit de ses aventures picaresques dans l'Espagne du Siècle d'or, et dans cette Amérique qu'on appelait encore les Indes, Tout à tour misérable et richissime, adoré et conspué, ses tribulations le mèneront des bas-fonds aux palais, des pics de la Cordillère aux méandres de l'Amazone, jusqu'à ce lieu mythique où se cristallisent tous les rêves du Nouveau Monde : l'Eldorado ! La citation : « Sois-le plus que tous les autres. Fais-toi archicanaille ! Protofilou ! Métagredin ! De ce monde de vauriens, deviens le roi ! » Mon avis : L'histoire de Pablos m'a rappelé mes cours de civilisation en Langues Etrangères Appliquées.La petite histoire d'un "métagredin" engluée dans la grande (et moche) histoire de la découverte de l'Amérique. Quand l'ancien monde était peut-être finalement mieux que le nouveau, pourtant porteur d'espoir pour qui cherchait la richesse et l'élévation de sa condition sociale...

 

Une BD en or !

L'âge d'or, de Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil*** 
Catégorie : Prix Landerneau de la BD 2018 et Prix de la BD Fnac France Inter 2019 Note sur les auteurs : 
Cyril Pedrosa a étudié le dessin animé à l'école des Gobelins, puis a fait ses armes aux studios d'animation français de Disney. Quant à Roxanne Moreil, la jeune nantaise a suivi des études en Histoire de l'Art et est aujourd'hui libraire. Elle est membre active de Maison Fumetti, lieu associatif nantais dédié à la bande dessinée. En 2015, elle crée avec Cyril Pedrosa les éditions La Vie moderne. En 2018, elle s'engage dans la création de l’exposition féministe « Une BD quand je veux si je veux », produite par Maison Fumetti. Quatrième de couverture : Le vieux roi est mort. Sa fille Tilda s'apprête à lui succéder, bien décidée à mener les réformes nécessaires pour soulager son peuple, accablé par la famine et l'oppression des seigneurs de la cour. Mais un complot mené par son jeune frère la condamne brusquement à l'exil. La citation : « Une de nos règles est supérieure à toutes les autres. Ici, il n'y a ni domination ni servage. Personne n'est au service de personne. Je vous invite à y réfléchir le temps de votre présence parmi nous. » Mon avis : Première partie d’une fable politique et fantastique inspirée des chansons de gestes / Wikipedia / (: Long poème le plus souvent en décasyllabes assonancées, relatant des exploits guerriers appartenant au passé). Certes le scénario n'est pas hyper original, mais le dessin innove en faisant apparaître le personnage plusieurs fois au sein d'une même case, comme dans une tapisserie médiévale. Bravo pour ça !

 

 

Jean Doux, héros des open spaces

Jean Doux et le mystère de la disquette molle, de Philippe Valette**** 
Catégorie : Prix Landerneau de la BD 2017
Note sur l'auteur :  Depuis tout petit, Philippe Valette est passionné par le cinéma. Il passe son temps à filmer ses copains au camescope et à les imaginer dans des courts métrages, petites publicités et autres parodies. Après un bac en Arts Appliqués, il obtient un DMA (Diplôme des métiers d'arts) en cinéma d’animation. Pendant plusieurs années, il travaille dans les domaines qui le passionnent : le cinéma, l’animation et les jeux vidéo. Mais il commence à être frustré de toujours travailler sur les projets des autres et de ne rien produire pour lui-même. Il s’exile alors quelques temps à Londres où il retrouve la spontanéité, la fougue créatrice de ses débuts. Ses idées de situations et de dialogues s’inspirent de tout ce qu’il consomme au quotidien : films, séries, livres, jeux vidéo, actualité... Ses créations sont rapidement repérées par Café Salé, portail web de référence spécialisé dans la création graphique… Quatrième de couverture : Une aventure en open space. La citation : Jean-Yves : « Vous pensez que dans 20 ans les gens se moqueront des années 90 ? », Jean Doux : « Je ne vois pas ce qu'ils pourront trouver de drôle. » Jeanne-France : « On a atteint le sommet de la chaîne vestimentaire. » Mon avis : Génial !!! Je crois que c’est la première fois que je ris autant en lisant une BD. Le format est original, quatre, deux, voire une seule vignette par page. Le graphisme est – comment dirais-je –vidéo ludique, à la fois low def et pixelisé, un peu south parkien sur les bords... L’histoire est un mix entre Indiana Jones et « Message à caractère informatif. » Vous l’imaginez, vous, l’aventure d’explorateurs dans les bureaux d’une PME ? Difficilement ? Et pourtant, cela donne beaucoup de choses rigolotes et parodiques. Vive Jean Doux, notre héros à tous.tes !

 

Comme le roman est top, la BD devrait l'être tout autant :)

Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel**** 
Catégorie : Roman (dispo à la bibliothèque de Saint-Urbain), Prix Landerneau de la BD 2015 Note sur l'auteur : Philippe Claudel et né en 1962 à Dombasle-sur-Meurthe. Années d’étude secondaire d’une grande tristesse et de lecture intense. Il mène ensuite une vie post-bac dissolue, passant son temps à écrire (poèmes, scénarios), à jouer dans de nombreux courts métrages, à créer deux radios libres avec des amis et à pratiquer intensivement l'alpinisme. Durant cette période, quelques rencontres le marquent particulièrement dont celles avec Philippe Soupault, Arletty, Marlène Dietrich, Mick Jagger et David Bowie auxquels il rend régulièrement visite (source Wikipedia). A noter que Philippe Claudel a été professeur en prison et auprès d'adolescents handicapés physiques, expériences qui ont changé les opinions simplistes qu’il pouvait avoir sur ses contemporains. Aujourd’hui, Philippe Claudel est maître de conférences à l'université de Lorraine. Ses livres sont traduits dans près de trente langues. 
Quatrième de couverture : « Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n’ai rien fait, et lorsque j’ai su ce qui venait de se passer, j’aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu’elle demeure tranquille commune une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m’ont forcé. » La citation : « Il y a des heures sur terre où tout est d’une insupportable beauté, une beauté qui semble si étendue et douce uniquement pour souligner la laideur de notre condition. » Mon avis : Formidable roman. La condition humaine dans toute sa noirceur. On se prend d’amitié pour Brodeck, survivant de l’holocauste, à l’instinct de survie et d’humanité remarquable. Une fable magnifique sur l’Autre, l’Etranger menaçant jusqu’à ce qu’on apprenne à le connaître, mais encore faut-il le vouloir...

 

 

Guy Farkas : un personnage qui a du chien !

Le Teckel, de Hervé Bourhis*** 
Catégorie : Prix Landerneau de la BD 2014 Note sur l'auteur :  Hervé Bourhis est scénariste, dessinateur de bandes dessinées et illustrateur, né en 1974 en Touraine. Aujourd’hui, il vit à Bordeaux. Il est l'auteur d'une dizaine de BD depuis 2002, comme auteur complet ou scénariste. Il est également passionné de rock. 
Quatrième de couverture : Une évocation au vitriol du monde des laboratoires pharmaceutiques et des pratiques commerciales, portée par une brillante galerie de portraits. Décapant ! La citation : « La mort, on n'a plus le droit. Le fameux acharnement thérapeutique. Il faut vivre ! Vivre ! C'est notre punition moderne. Et on va tous se retrouver bicentenaires, en siège à roulettes ! A souffrir d'être encore en vie. La douleur : celle qui ne tue pas et c'est pire ! Celle qui nous retourne les tripes tant elle est insupportable. » Mon avis : Pas facile de passer juste après la fantastique aventure de Jean Doux et la mystérieuse disquette molle... La BD est sympa à lire. Les personnages sont assez loufoques et attachants, à la limite de la caricature du beauf provincial, à la Jean-Pierre Marielle dans Les galettes de Pont-Aven. Par contre, la promesse de l' « évocation au vitriol du monde des laboratoires pharmaceutiques » n'est pas vraiment tenue.

 

 

Et toi, quel est ton rôle ?

Dans son propre rôle, de Fanny Chiarello** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau Découvertes 2015 Note sur l'auteur :  En plus, d’être auteure, Fanny Chiarello est blogueuse ! Ce détail seul m’a donné envie d’en connaître plus sur cette quarantenaire lilloise. Je la découvre féministe et militante : LGBTQ friendly, végan, antispéciste, antiraciste, anticapitaliste, anticonsumériste… Une femme moderne, radicale et humaine. Un nouveau modèle pour moi ! Quatrième de couverture : Fenella, domestique dans une vaste demeure aristocratique, a perdu la parole à la suite d’un traumatisme. Jeanette, jeune veuve de guerre, est femme de chambre au Grand Hôtel de Brighton. En quête d’absolu, elles rêvent toutes les deux de bouleverser leurs destins. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l’opéra vont provoquer leur rencontre. La citation : "Quand je me suis présentée à un concours de chant, c’était pour relever un pari. Vous comprenez ? C’était une blague. Le cours de ma vie a changé à cause d’une blague, sans altérer le cours du monde, et je vais vous dire pourquoi : parce qu’il n’y a pas de déterminisme, ni de prédestination. Personne n’a décidé avant votre naissance que telle ou telle serait votre place, et tout l’édifice social ne s’effondre pas sous prétexte qu’un jour, vous décidez de changer de case." Mon avis : J’ai retrouvé toute l’ambiance de la série britannique « Downton Abbey », comme s’il s’agissait d’un épisode qui se concentrait sur l’une des domestiques. Qui prend congé de son quotidien servile pour se plonger corps et âme dans la mer froide de Brighton. Une plongée dans l’abime pour exhumer ses anciennes vies, faire le point et le vide. Puis renaître grâce à la sororité… A lire d’une traite pour complètement s’immerger dans ce huis-clôt entre deux femmes qui ne se doivent rien.

 

Les dits et les non-dits

Les conversations, de Anna Lisbeth Marek** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2014 Note sur l'auteur :  Anna Lisbeth Marek est née en 1976. Traductrice du suédois, notamment de livres pour la jeunesse, elle publie ici son premier roman
.  Quatrième de couverture : Au retour de l'enterrement de son mari, Magda, submergée par une rage sourde plus que par la peine, regarde avec dureté la petite troupe rassemblée chez elle après la cérémonie. Comme une obsession, le récit intérieur émerge, les souvenirs se bousculent. Ceux de l'enfance et de la jeunesse aux côtés de Prune, l'amie de toujours,dans le Paris des années trente. La citation : "Il arrive un temps où l'on imagine plus que l'autre, avec lequel on a borné son univers et dessiné les contours de tout, puisse seulement rêver d'autres choses." Mon avis : Après la lecture du difficile best-seller américain My Absolute Darling de Gabriel Tallent, il m'a fallu un petit temps d'adaptation à la narration naïve, guindée, a priori fade d'Anna Lisbeth Marek dans Les Conversations. Les affres de bonnes familles parisiennes n'avaient rien pour m'émouvoir. Et pourtant, le final a tout balayé : mes agacements, mes frustrations, mes préjugés. A lire !

 

Je ne suis pas une femme complètement effacée :)

Un homme effacé, de Alexandre Postel****

Catégorie : Roman, Prix Landerneau Découvertes 2013, Prix Goncourt du premier roman 2013 Note sur l'auteur : Alexandre Postel est un bel homme de 36 ans, romancier et professeur de lettres à Paris. Je ne trouve pas d’autre information sur internet. Est-il célibataire ? (haha) Aucune idée. Si la librairie Les passagers du livre  à Landerneau avait la chance de l’accueillir un jour en dédicace, j’y serais très certainement, pour ses beaux yeux (Allez hop ! Un peu de sexisme inversé pour changer) et surtout pour son talent d’écrivain… Car j’ai adoré ce premier roman !! Quatrième de couverture : Damien North est un professeur de philosophie dans une université cossue. Sa vie bascule le jour où il est accusé de détention d’images illicites, mettant en scène des enfants. L’inculpé a beau se savoir innocent, un terrible engrenage commence tout juste à se mettre en marche… La citation : "Monstre hier, aujourd’hui victime : tout ce qui avait changé, c’était la nature du malentendu." Mon avis : Histoire d’un homme introverti (effacé) victime a priori de sa misanthropie… Jusqu’à quel point est-on capable de (de)façonner son image et sa personnalité pour correspondre à une société qui met les gens en boite ?

 

Choixpeau magique <3

Le Chapeau de Mitterrand, de Antoine Laurain**** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau Découvertes et Prix Relay des voyageurs 2012 Note sur l'auteur :  Cette fois-ci, plutôt note sur le roman (source Wikipedia): Traduit en onze langues, dont l'anglais sous le titre The president's hat, le roman se classera en 2013 parmi les meilleures ventes d'une traduction française au Royaume-Uni. Antoine Laurain effectue à la rentrée 2013 une tournée aux USA "The president's hat tour" à l'invitation des librairies indépendantes américaines. La tournée de quinze jours l'emmène dans 10 villes. En 2015, Le Chapeau de Mitterrand est adapté pour la télévision avec Frédéric Diefenthal et Frédérique Bell, entre autres.
 Quatrième de couverture : Daniel Mercier dîne seul dans une fameuse brasserie parisienne quand - il n'en croit pas ses yeux - un illustre convive s'installe à la table voisine : François Mitterrand. Son repas achevé, le président oublie son chapeau, que Daniel décide de s'approprier en souvenir. Tel un talisman, le feutre noir ne tarde pas à transformer sa vie. Hélas, il perd à son tour le précieux couvre-chef. La citation : A vingt-trois secondes de la fin de son allocution du 31 décembre 1994, il plante ses yeux dans la caméra : « Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas.» Mon avis : J'ai adoré cette superbe aventure du chapeau de Mitterrand. Nostalgie des années 80, nostalgie d'un temps où la fonction présidentielle était hautement respectée. Mais il ne s'agit pas vraiment là de Mitterrand, mais plutôt de destins entrecroisés de français.e.s qui du jour au lendemain bascule magiquement pour le meilleur.

 

 

Quand l'Histoire rime avec polar !

Requiem pour une République, de Thomas Cantaloube* 
Catégorie : Polar, Prix Landerneau  2019 Note sur l'auteur : Thomas Cantaloube est journaliste grand reporter (actuellement chez Mediapart). Il couvre l'actualité internationale pour le journal, effectuant de multiples reportages à l'étranger. Requiem pour une République est son premier roman. Quatrième de couverture : Automne 1959. L’élimination d’un avocat algérien lié au FLN tourne au carnage. Toute sa famille est décimée. Antoine Carrega, ancien résistant corse qui a ses entrées dans le Milieu, Sirius Volkstrom, ancien collabo devenu exécuteur des basses œuvres du Préfet Papon, et Luc Blanchard, jeune flic naïf, sont à la recherche de l’assassin. La citation : « Je connais bien la question algérienne. Je connais bien la police. Je ne veux pas être désobligeant avec vous, mais il y a des choses qui vous dépassent. L’intérêt supérieur du pays nécessite souvent que l’on passe certains événements, certaines personnes, par pertes et profits. » Mon avis : Trois personnages (encore une histoire d’hommes…) tentent de dénouer les fils d'une machination d'État qui les dépasse. La grande (et peu glorieuse) histoire dans la France de Papon, De Gaulle et l'OAS vue par les lorgnettes bornées d’un flic, d’un truand et d’un assassin. Le polar est bien écrit mais traîne en longueur. De même, les personnages sont caricaturaux. Avis mitigé donc.

 

 

Seules les bêtes... ne liront pas ce bouquin ! :-P

Seules les bêtes, de Colin Niel****

Catégorie : Polar, Prix Landerneau 2017 Note sur l'auteur : Avant de devenir romancier 100% de son temps, Colin Niel a été directeur adjoint du parc national de la Guadeloupe. Quatrième de couverture : Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d'un sentier de randonnée qui fait l'ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls... Autant vous dire qu'avec toutes mes marches écolo en solo à travers la campagne landernéenne, je me suis tout de suite dit que la femme disparue, ça aurait pu être moi... Et puis en fait, non, PAS DU TOUT ! La citation : "Les gens veulent toujours un début. Ils s'imaginent que si une histoire commence quelque part, c'est qu'elle a aussi une fin." C'est la 1ère phrase du roman. Je ne me suis pas trop foulée. ;-) Mon avis : Des mots justes pour décrire les scènes, les paysages, les différentes personnalités. Une intrigue TRèS bien ficelée jusqu'au point final. Un style d'écriture précis et facile à lire. Des histoires bien documentées et imbriquées parfaitement les unes aux autres. Tenue en haleine jusqu'à la fin... J'ai A-DO-Ré ! 

 

 

La couverture annonce la couleur : glauque !

Il reste la poussière, de Sandrine Collette*

Catégorie : Polar, Prix Landerneau 2016 Note sur l'auteur : Sandrine Collette compte parmi les grands noms du thriller français. Quatrième de couverture : Une nature impitoyable, une famille rongée par la haine et l'innocence d'un enfant. La citation : " - Alors comme ça, t'as pas crevé. " Mon avis : La description de l'enfer sur terre est parfaite. Lecture longue et douloureuse comme l'enfance de Rafaël. Une vie glauque et sans espoir. La misère humaine. Honnêtement, j'ai survolé les derniers chapitres, j'avais hâte que tout cela se termine !

 

 

 

 

Surtout ne soyez pas "refroidis" par ma critique !

Temps glaciaires, de Fred Vargas*

Catégorie : Polar, Prix Landerneau 2015 Note sur l'auteur : Bon déjà, Fred Vargas est une femme et un nom de plume ! Je l’apprends à l’instant en lisant sa fiche Wikipedia. Frédérique Audoin-Rouzeau (son nom à la ville) est la fille de l’écrivain surréaliste Philippe Audoin-Rouzeau, proche d’André Breton. Elle choisit le pseudonyme Fred Vargas, à partir de celui de sa sœur jumelle Joëlle, peintre contemporaine connue sous le nom de Jo Vargas, hommage à Maria Vargas, personnage joué par l'actrice Ava Gardner dans le film La Comtesse aux pieds nus. En plus d’être écrivaine, Fred est archéozoologue (qui étudie les relations naturelles et culturelles entre l’homme et l’animal) et médiéviste (spécialiste du Moyen-Âge). J’ai toujours été admirative de ces personnes qui ont plusieurs flèches bien sculptés à leur arc ! En sachant cela, je repense différemment à certains passages, certaines discussions ou réflexions qui ont lieu entre les différents protagonistes de Temps glaciaires. La principale série de Fred Vargas est celle du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. Temps glaciaires est le 8ème roman racontant les péripéties de cet homme flâneur et flegmatique, dépourvu de véritables méthodes d’investigation. Pour info, un 9ème roman de cette série est sorti en 2017, intitulé Quand sort la recluseQuatrième de couverture : « Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’œil cette nuit, une de ses sœurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment. – La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes, il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ? » La citation : « Je n’abandonne rien. L’échiquier est pour l’instant immobile. Mais il bougera. Rien ne reste jamais en plan, rien ne reste jamais figé. Le mouvement l’emporte toujours. Il y a un gars qui a dit : « Les animaux bougent », mais je ne sais plus qui c’est. Cela bougera de soi-même, faites-moi confiance. » Mon avis : J’ai eu du mal à venir à bout des 490 pages… Certes, l’expression écrite est belle, les personnages, les mécaniques de l’intrigue bien travaillés… Pourtant, je n’y ai pas cru. Plusieurs fois, je me suis dit que ce n’était pas plausible !  Si je n’avais pas le syndrome de la « bonne élève », j’aurais abandonné la lecture avant le deuxième tiers, c'est-à-dire entre la 163 et la 164ème page. Peut-être aurais-je dû lire les sept premiers bouquins de la série pour mieux faire corps et âmes avec les personnages ? Je relirai certainement du Fred Vargas mais pas forcément de cette série Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg.


 

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Et tourner la page...

Après la guerre, de Hervé Le Corre 
Catégorie : Polar, Prix Le Point, Michel-Lebrun, Rivages des Libraires et Landerneau 2014 Note sur l'auteur : Hervé Le Corre est né et a grandi à Bordeaux, où se déroule l’intrigue de ce roman. Il commence à écrire sur à l'âge de 30 ans des romans noirs et connaît un succès immédiat. Ses romans ont été primés à de nombreuses reprises. Quatrième de couverture : Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre Mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l’Occupation et n’a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l’Algérie. La citation : « On fait des gens ce qu’on veut. Il suffit qu’ils aient faim ou peur et qu’on tende un dévidoir à leur haine parce que haïr leur donner l’illusion d’exister. Les Juifs hier. Les Arabes aujourd’hui. » Mon avis : Je me suis débarrassée de mon syndrome « de la bonne élève » avec ce roman : je l’ai refermé avant d’en connaître la fin, bien avant. Toutes les phrases sont belles, mais ensemble, elles ne vont pas. Nonobstant les détails historiques fouillés, les personnages aux caractères bien trempés, les descriptions immersives, j’ai trouvé la narration trop académique et lente (comme cette phase haha). Mais ne vous fiez pas à mon avis car les critiques sur des sites comme Babelio sont dithyrambiques. Une autre citation que j’ai trouvée belle : « Il y a des gens qui aiment leur malheur et le cultivent, quand d’autres sont jetés en enfer qui ne demandaient qu’à vivre heureux et tranquilles dans la paix ordinaire des gens de peu. »

 

 

 

Un long moment de suspense

Un long moment de silence, de Paul Colize***

Catégorie : Polar, Prix Landerneau 2013 Note sur l'auteur : Paul Colize est un écrivain belge, originaire des pays de l'Est, auteur de plus d'une dizaine de polars, genre littéraire qu'il affectionne depuis toujours. Ses romans se caractérisent par une documentation fouillée, une intrigue sophistiquée et un grand sens de l’humour... Pour l'humour, dans Un long moment de silence, on repassera. L'ambiance créée par Colize est plutôt sérieuse, voire austère. Quatrième de couverture : 1920 : Wladyslaw ouvre sa pharmacie à Lwow. 1948 : trois jeunes Italiens attendent la sortie des élèves du Brooklyn College devant leur coupé Hudson rouge. 1952 : un homme poursuit une fillette sur le parking enneigé de l'aéroport de Stuttgart. 1989 : une femme aborde trop vite une courbe sur le ring de Bruxelles. 2012 : Stanislas déshabille une femme qu'il connaît à peine. La citation : « Au fond de chaque homme, il y a aussi une part de bonté, d'indulgence et d'amour. Pourquoi ne pas laisser cette part s'exprimer et pardonner, tout simplement pardonner ? C'est cette part d'humanité qui fait la grandeur de l'homme. » Ces paroles sont prêtées par l'auteur à Eva, personnage qui représente la femme, la mère, l'amour de toute une vie. Comment pourrait-il en être autrement ? Mon avis : Inspirée de faits réels qui se sont déroulés lors de la seconde guerre mondiale et l'après-guerre, le puzzle de l'histoire familiale du narrateur se reconstitue pièce après pièce, jusqu'aux révélations finales. Quel suspens lorsque enfin le passé rejoint le présent ! A quand l'adaptation au cinéma ? Car il faut bien le dire, les personnages sont assez caricaturaux (personnage principal anti héros odieux / futur repenti, femme fatale très belle et très intelligence...) : parfait pour un long-métrage hollywoodien. Un long moment de silence est un roman agréable à lire, dont on a envie de connaître la fin. L'intrigue interroge sur la loi du Talion, la culpabilité, la résilience et les traumatismes laissés en héritage.

 

 

ça m'a beaucoup puche !

Mapuche, de Caryl Férey**

Catégorie : Thriller, Prix Landerneau 2012 Note sur l'auteur : Caryl Férey a grandi près de Rennes  (Que de talents en Bretagne !) : Une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Il a pas mal bourlingué de par le monde. Il a pendant un temps travaillé pour le Guide du Routard, mais ce qu’il voulait c’était vivre de sa passion : l’écriture. Donc, il vit… chichement jusqu’à connaître le succès avec le roman policier Utu en 2005 (prix SNCF du polar, Prix Sang d’encre et Prix Michel-Lebrun), à l’âge de 38 ans. A noter que les principaux romans de Caryl Férey se situent dans des pays marqués par un passé récent douloureux – colonisation, apartheid, dictature – qui sert de toile de fond à ses histoires : la Nouvelle-Zélande pour Haka et Utu, l’Afrique du Sud pour Zulu, l’Argentine pour Mapuche et le Chili pour CondorQuatrième de couverture : Jana est mapuche, fille d’un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd’hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires dans la friche de son ancien mentor et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne. La citation : « Mémoire, vérité, justice » : depuis sa sortie de prison, les Grands-Mères n'avaient rien changé de leur méthode de harcèlement. C'était trop tard. Aucune menace, loi ou décret ne leur ferait lâcher prise : car c'étaient elles, désormais, les Mâchoires de l'Histoire. Mon avis : Mon Dieu ! Que de violences en ce bas monde ! J’ai plongé en apnée dans le Buenos Aires que décrit Férey, y ayant laissé moi-même quelques plumes à La Boca il y a quelques années, mais sans aucune commune mesure avec les grands-mères de la place de mai et toutes ces victimes malheureuses de la dictature militaire des années 70-80. J’ai bien aimé la description des lieux, des personnages, de leurs histoires transposées dans la grande histoire argentine, bien que parfois peut-être amenées de manière trop peu subtiles. Le chaos et le suspense sont inouïs, les dénouements parfois gerbant. Amateurs de tripes et de sang, vous allez dévorer ce livre ! #beurk

 

S'adapter, de Clara Dupont-Monod***

Y'a pas l'choix !

Catégorie : Roman, lauréate du Prix Goncourt des Lycéens, Prix Femina, Prix Landerneau 2021. Note sur l'auteur : Clara Dupont-Monod est une journaliste, écrivaine parisienne, née en 1973. Elle a notamment travaillé pour Marianne, France Inter et Canal+. Elle est issue d'une famille dont de nombreux membres ont acquis une certaine notoriété dans différents domaines : Jean Monod (essayiste), Théodore Monod (grand spécialiste français des déserts), Samuel Monod (graveur, illustrateur), Jérôme Monod (haut fonctionnaire)... Bon apparemment, elle est pour l'instant la seule femme de la famille à avoir le droit à son prénom dans Wikipedia. J'adore sa chronique littéraire dans l'émission Par Jupiter sur France Inter (de même que celle de Juliette Arnaud, et aussi l'hilarant micro-trottoir de Guillaume Meurice <3 ). Et j'ai vraiment été très impressionnée par la qualité de son écriture dans ce roman. Quatrième de couverture : C'est l'histoire d'un enfant différent, toujours allongé, aux yeux noirs qui flottent, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C'est l'histoire de sa place dans la maison cénévole où il naît, au milieu de la nature puissante; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle  de l'aîné, qui, dans sa relation fusionnelle avec l'enfant, s'abandonne et se perd. Celle de la cadette, dans la colère et le dégoût de celui qui a détruit l'équilibre. Celle du petit dernier qui a la charge de réparer, tout en vivant escorté d'un frère fantôme. La citation : « Est-ce un hasard si mon frère aîné met l'endurance au-dessus de tout ? Faire avec et non faire contre. Je ne sais pas faire. Moi, la cadette, je m'oppose sans cesse. Je cogne et crie à la révolte contre le destin, je n'entends pas que les forces en présence sont inégales, je serai perdante mais je m'obstine à rejeter. Je suis un refus à moi seule. Mon avis : Je me suis adaptée à ce roman, au style parfois ardu, jamais alambiqué. Et je me suis attachée à la cadette, qui s'émancipe dans la colère et la tristesse, qui a le courage d'être déloyale envers sa famille et de s'autoriser à vivre ailleurs et pleinement. Un superbe récit.  

 

Et tenir sa tête hors de l'eau...

Chavirer, de Lola Lafon**

Catégorie : Roman, finaliste du Prix FNAC, Goncourt des Lycéens 2020 et du Femina des Lycéens. Lauréate du Prix Landerneau 2020 et du Prix du roman des étudiants France-Culture Télérama. Note sur l'auteur : Lola Lafon est une écrivaine, chanteuse, compositrice, féministe et libertaire française. Elle a notamment écrit le roman "La petite communiste qui ne souriait jamais" qui a gagné de multiples prix littéraires. Rien qu'en lisant sa page wikipedia, on se rend compte que Lola Lafon n'a pas une vie ordinaire. Je suis curieuse de lire sa biographie ou autobiographie lorsqu'elle sortira !  Quatrième de couverture :  1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autre collégiennes. 2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation. La citation : « La célébration actuelle du courage, de la force, met mal à l'aise. Ce ne sont que "femmes puissantes" qui se sont "débrouillées seules" pour "s'en sortir". On les érige en icônes, ces femmes qui "ne se laissent pas faire", notre boulimie d'héroïsme est le propre d'une société de spectateurs rivés à leur siège, écrasés d'impuissance. Être fragile est devenu une insulte. Qu'adviendra-t-il des incertaines ? De celles et de ceux qui ne s'en sortent pas, ou laborieusement, sans gloire ? » Mon avis : On est en plein dans l'actualité #metoo. C'est très bien écrit, transposable sur grand écran. Je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir été préservée de toutes violences sexuelles et je ne peux que compatir au sort de mes soeurs, victimes, du monde entier. L'ambiance #metoo est très pesante. En ce moment, dans les médias. Dans mes lectures. Partout. J'espère qu'un jour ce livre ne sera plus qu'un témoin de ce que fût la difficile condition féminine à un moment donné de l'Histoire. 

 

Thumb up

Par les routes, de Sylvain Prudhomme***

Catégorie : Roman, Prix Femina et Prix Landerneau 2019 Note sur l'auteur : Sylvain Prudhomme, né en 1979, est auteur de romans et de reportages, dont plusieurs ont pour cadre l'Afrique d'aujourd'hui. Ses livre ont reçu plusieurs prix littéraires et sont traduits à l'étranger. Il a notamment publié Là, avait dit Bahi (Prix Louis Guilloux 2012), Les grands et Légende (Finaliste du Grand Prix de l'Académie Française). Avec Par les routes, il raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles.  Quatrième de couverture :  J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-et de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie. La citation : « Et moi de me voir heureux tu t'en fous. Complètement, elle a ri. Elle a pris son verre et bu une gorgée. Toi c'était facile tu l'aimais depuis le début. » Mon avis : Quelques longueurs dans ce récit, sentiment de permanence comme pourrait le ressentir un auto-stoppeur au bord de la route. On s'attache aux personnages, on veut savoir où tout cela va nous mener. Maintenant je sais et je ne suis pas déçue ! 

 

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Mordu de lecture ? Chien-Loup vous plaira.

Chien-Loup, de Serge Joncour*

Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2018 Note sur l'auteur :  En 2017, Serge Joncour devient tour à tour Chevalier des Arts et des Lettres, puis chevalier de la Légion d'honneur. Soit. Quatrième de couverture :  L'idée de passer tout l'été coupés du monde angoissant Frank mais enchantait Lise, alors Franck avant accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. La citation : « Elle s'en voulait d'avoir cru à cela, à la passion, à l'étreinte folle qui abolirait le monde, à l'amour pourquoi pas. Tout ce qui l'attendait c'était une existence qui ne fait même pas l'effort de fausses promesses, une existence ne lui offrant même pas un vrai chagrin. Rien n'est plus dur que de comprendre que l'on ne sera plus jamais aimée. Mon avis : L'histoire de ce couple de parisiens à la recherche de calme, de nature et d'authenticité m'a un peu gonflé. Et cela a suffit pour que je n'accroche pas à l'intrigue qui est pourtant assez originale et bien ficelée, quoique très lente à aboutir. Au 3/4 du bouquin, j'ai arrêté de lire de travers pour lire en diagonale. J'étais contente d'abréger cette lecture et d'enfin en connaître la fin. 

 

Lisez-le... Vous avez tout à y gagner !

L'Art de perdre, de Alice Zeniter****

Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2017 Note sur l'auteur :  Alice Zeniter est née en 1986 en France d’un père algérien et d’une mère française. Elle publie son premier roman à l’âge de 16 ans. A l’âge de 32 ans, elle a déjà publié quatre romans, dont L’Art de perdre, qui a reçu pas moins de six prix littéraires ! Quatrième de couverture :  L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? La citation : « L’essence ne coûte rien, ici, explique-t-il quand Naïma lui en fait la remarque. On est au royaume de la bagnole et c’est peut-être le seul luxe que la majeure partie des Algériens peuvent se permettre alors, franchement, l’écologie… » Comme pour ponctuer son propos, un des sacs plastique s’envole et va s’accrocher aux palmes brûlées des arbres qui bordent la route. (c’est mon pendant #ecowalkeuse qui ressort ;-) …) Mon avis : Typiquement le style de roman, de fresque familiale que J’ADORE ! Largement inspirée de l’histoire personnelle d’Alice Zetiner. Je recommande la lecture à tous les enfants d’immigrés… En fait, à TOUS les grands enfants ! L’histoire de l’Algérie colonisée par la France, puis décolonisée, et ses conséquences sur les destins du grand-père, du père et enfin de Naïma elle-même. Rien de manichéen, vraiment passionnant et éclairant !

 

Ou comment dégoupiller les coeurs

L'insouciance, de Karine Tuil* 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2016 Note sur l'auteur : Les livres de Karine Tuil ont pour thèmes les contradictions des individus et les faux-semblants. Son dernier ouvrage "Les choses humaines" a obtenu le prix Interallié et le prix Goncourt des lycéens en 2019. 
Quatrième de couverture : "L'amour n'est rien d'autre qu'une des compensations que la vie offre parfois en dédommagement de sa brutalité." La citation : "La plupart des gens préfèrent le confort à la prise de risque, dit-il enfin, parce qu'ils ont peur du changement et de l'échec, alors que la plus grande des peurs devrait être celle d'une vie gâchée." Mon avis : Vous aimeriez savoir ce que cela fait d'être au coeur de l'actualité et du pouvoir politique ? Ce livre est fait pour vous, très bien documenté, même si je n'ai pas vraiment cru à l'histoire d'amour qui se trame. Pourquoi la femme doit-elle toujours avoir ce rôle cliché de la journaliste charismatique, bombe sexuelle qui s'ignore, briseuse de ménages malgré elle ? Bof.

 

 

Ni potomane, ni bitrochosophobe... Ouf !

L'homme qui avait soif, de Hubert Mingarelli*** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau et Prix Louis-Guillou 2014 Note sur l'auteur : Hubert Mingarelli quitte l’école à l’âge de 17 ans, non pas pour se consacrer à l’écriture mais pour s’engager dans la marine… C’est en 1980, à 24 ans, après avoir exercé de nombreux métiers différents, qu’il commence à publier… Les femmes sont relativement absentes de ses romans et nouvelles. Il s'intéresse plus volontiers au rapport père-fils ou à l’amitié entre hommes comme dans ce présent roman. 
Quatrième de couverture : Japon, 1946, pendant l'occupation américaine. Démobilisé depuis peu, Hisao revient de la montagne avec une soif obsédante et des rêves qui le hantent. A bord du train qui doit le conduire vers la femme aimée, il commet une terrible erreur. Descendu pour boire, il voit le train repartir avec sa valise et l'œuf de jade qu'il a prévu d'offrir à Shigeko. La citation : "C'est ma maladie, Shigeko, qui a laissé partir ton cadeau. Je l'ai attrapée dans la montagne. Je croyais qu'elle resterait là-bas. Je me suis trompé. A présent elle est mon ombre." Mon avis : Roman agréable à lire. Il s’agit d’une ode à la vie et à ses vicissitudes. D’une fuite en avant pour retrouver la lumière, la vie (l’eau) et peut être l’amour (salvateur) d’une femme. Les rencontres, l’amitié… Rien n’est permanent. Il s’agira pour Hisao de s’alléger de ces fantômes devenus encombrants . Je recommande la lecture de cette jolie histoire avec un grand verre d’eau fraîche à portée de vue, mais pas de mains !

 

 

Je préfère à la campagne !

En ville, de Christian Oster 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2013 Note sur l'auteur : Christian Oster est né à Paris en 1949. Il écrit des polars, des contes, des romans… On lui colle l’étiquette d’écrivain « impassible », dont la froideur de la prose rappelle celle du Nouveau Roman. Ne vous attendez donc pas à un roman qui dégouline d’amour et de bons sentiments, de chaleur et d’aventures humaines. 
Quatrième de couverture : Quelques jours après le dîner au cours duquel cinq amis ont fixé la destination de leurs vacances d’été, des événements parfois ambigus viennent perturber leur existence : Georges (qui vient d’être quitté) tombe amoureux, William (qui habite en face d’un hôpital) fait une embolie pulmonaire, Paul et Louise envisagent de se séparer (mais pas avant la fin des vacances) et Jean apprend qu’il attend un enfant (d’une femme qu’il n’aime pas). Le projet de départ n’en est pas moins maintenu, auquel on n’ose plus trop faire allusion. La citation : "ça t’attriste ? a dit Georges. Pas exactement, a dit Louise. Et vous ? Georges a hésité, il m’a regardé et j’ai dit de nouveau courageusement que ça faisait longtemps que je ne m’attristais plus, peut-être parce que j’avais commencé à m’attrister il y avait bien longtemps de ça, maintenant, et qu’à force tout se perdait dans les origines, à la préadolescence, et qu’ensuite il n’y a plus à qu’à tenir, à voir des films, à aimer, ai-je ajouté en me mordant les lèvres. Enfin, ai-je conclu, je me comprends. » Mon avis : J’ai mis éNoRméMeNT de temps à lire ce roman, que j’ai trouvé ennuyant, voire agaçant… Christian Oster a parfaitement réussi à retranscrire la petite voix dans la tête d’un homme égocentrique, peu aimable, psychorigide. Que des « qualités » (hum hum) qui font que j’ai eu, dès les premières pages, envie de passer ma lecture comme on passe son chemin devant ce genre de personnalité chiatique. La prose de Christian est donc désagréablement réussie.

 

 

Tangente vers le lac Baïkal <3

Tangente vers l’est, de Maylis de Kerangal**** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2012 Note sur l'auteur : Maylis de Kerangal a des racines bretonnes… De Quimper plus précisément. En effet, les Kerangal y furent fondeurs de cloches et imprimeurs de l’évêché. Et ça, c’était la Classe à Daoulas ! La romancière a néanmoins grandi loin de la ville d’Ys, au Havre, qu’elle quitte dès ses 18 ans pour rejoindre Paris, en passant - entre temps - par Rouen (khâgnes), la Bretagne (elle travaille à l’élaboration de guides touristiques), puis le Colorado, aux Etats-Unis (suivant son marin de mari). Son roman Tangente vers l’est est un pied de nez à son chemin de vie. 
Quatrième de couverture : Pendant quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnées à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable. La citation : "C'est le mitan de la nuit, elle y est extralucide, toise l'absurdité de sa situation et du sens de sa trajectoire quand, montant dans le premier train qui passe, elle ne fait que s'éloigner de sa destination - qui serait assez cinglé pour, partant de Krasnoïarsk, passer par Vladivostok afin de rentrer à Paris. Mon avis : J'ai adoré ce grand voyage à bord du transsibérien. Depuis, je rêve de voir le lac Baïkal, au sud de la Sibérie (de la taille de la Belgique, la plus grande réserve d'eau douce de la planète !) Aliocha et Hélène ne se connaissent pas. Il ne s'agit ni d'une histoire d'amour, ni d'une histoire d'amitié franco-russe. Leurs échanges sont rares, sans séduction, ni réelle complicité. Et pourtant, l'histoire de leurs destins mêlés entre Krasnoïarsk et [...] m'a tenu en haleine jusqu'au bout d'un autre monde ! 


 

  

Toucher du papier comme on touche du bois...

Samba pour la France, de Delphine Coulin *** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2011 Note sur l'auteur : Delphine Coulin est originaire de Lorient. Avant de se consacrer à l’écriture et au cinéma, elle a coproduit avec sa sœur Muriel des documentaires pour Arte. Puis, elles ont collaboré sur plusieurs longs métrages, dont le film Dix-sept Filles sorti en 2011 et tourné à… Lorient. Quatrième de couverture : Lorsqu’il avait été enfin seul, et libre, en descendant de l’autocar qui l’avait emmené du sud de l’Espagne au nord de la France, Samba avait regardé autour de lui et c’était la France, c’était Paris, alors il avait marché, marché le long des bâtiments du passé. 
La citation : "La France a changé. Ce n’est plus le même pays que lorsque je suis arrivé. Il y a deux France, et aujourd’hui je crois que c’est la France rassise qui a gagné. J’espère que l’autre France va réussir à reprendre le dessus... Mais je n’ai plus la force d’attendre. 
Mon avis : Roman terriblement (toujours) d’actualité. Ou comment la France « accueille » les sans-papiers, les contraints à l’exil, les victimes de la guerre… Samba essaie d'exister dans cette vie de l'ombre qu'il s'est « choisi » pour subvenir aux besoins de sa mère et ses soeurs restées au Mali. De désillusions en incertitudes, la vie est bancale, l'amour est bancale... Resté humain ne tient à rien. La liberté n'est plus qu'un rêve. Nous aurions tous pu être Samba. Nous avons eu de la chance, c'est tout. En lisant ce roman, j'ai beaucoup pensé à cette formidable association Accueil Solidarité de Saint-Urbain dont les bénévoles ouvrent leurs portes et/ou donnent de leurs temps à des familles de réfugiés. Le Monde avait d'ailleurs écrit un long article à leur sujet. J'ai aussi eu envie d'écouter Clarika. Peut être qu'un jour on écoutera sa chanson horrifiés par la manière dont on avait traités nos frères venus d'ailleurs.

 

 

 

 

Il en penserait quoi Joseph Staline ?

La Mer Noire, de Kéthévane Davrichewy**

Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2010 Note sur l'auteur : De nationalité française, Kéthévane Davrichewy est l'arrière petite-fille du géorgien Joseph Davrichachvili (révolutionnaire géorgien, aviateur français durant la Première Guerre mondiale, agent de contre-espionnage français et écrivain), qui serait le demi-frère de Joseph Staline d'après les mémoires du village de Tiflis (dont tous deux sont originaires). Quatrième de couverture : En ce jour d'anniversaire, la première pensée de Tamouna est pour Tamaz. Cet homme, qu'elle a rencontré l'été de ses quinze ans à Batoumi et qu'au fil des années elle n'a cessé d'attendre, s'est annoncé la fête qui se prépare... Les péripéties d'une grande famille géorgienne forcée à l'exil, les drames, les séparations, la mort, et une histoire d'amour en toile de fond... ça devrait me plaire car J'ADORE les histoires d'AMOUR (pas trop cucul la praline), les sagas familiales, l'Histoire. Tous les ingrédients y sont, et pourtant... La citation : "Pourquoi chercher à tout prix à s'intégrer ? Nous sommes différents. Je le ressens chaque fois qu'on cherche à me connaître. J'ai presque honte de me présenter. Je ne dis pas que j'ai à rougir de nos origines, mais j'ai peur de la différence. Je la sens, dans leurs yeux, quand nos mères marmonnent des phrases incompréhensibles pour eux, quand je dois camoufler un trou dans mes vêtements, quand je porte des chaussures trop petites, quand on arrive pas à prononcer mon nom. Cette barrière à franchir me laisse sans force." Mon avis : Je n’ai pas particulièrement été embarquée par l’histoire d’amour en pointillé – plus fantasmée que réalisée – entre Tamouna et Tamaz, ni n’ai accroché aux analepses et ellipses intempestives qui font pourtant toute l’originalité du récit, mais qui cassent trop le rythme narratif à mon goût. Toutefois, il s’agit d’un beau roman, avec un éclairage différent sur la manière dont l’exil contraint peut être vécu, les imbrications de la grande histoire dans les petites, l’interculturalité, l’intergénération, la Géorgie d’hier et d’aujourd’hui.

 

 

 

Je préfère l'amor à la mort...

Un dieu un animal, de Jerôme Ferrari 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2009 Note sur l'auteur : En 2012, Jerôme Ferrari obtient le prestigieux prix Goncourt pour le Sermon sur la chute de Rome. Depuis 2015, il enseigne la philosophie en hypokhâgne, au lycée Giocante de Casabianca de Bastia. En 2017, Flammarion édite Il se passe quelque chose, les vingt-deux chroniques que l'écrivain a écrit pour le journal La Croix après l'attentat contre Charlie Hebdo
Quatrième de couverture : Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des mercenaires, à la rencontre du désert qu'investirent tant d'armées, sous des uniformes divers, après le 11 septembre 2001. La citation : "Car tu as été guerrier et martyre d'un monde qui meurt dans les flammes et tu as appelé sur ta tête les torrents de haine et de mépris que son agonie déchaîne encore, et que ce qui ne t'a pas été enlevé de force, tu l'as rejeté toi-même loin de toi, comme tu as obstinément rejeté loin de toi ton propre coeur, et tu t'es enfoncé si loin dans les déserts arides, et si longuement enivré avec le Dragon que tu es enfin devenu parfaitement étranger et démuni de tout, -- et tout peut maintenant t'être rendu. Une demeure. La sérénité du combat. Un coeur pur. Mon avis : Je n'ai pas du tout accroché à cette histoire triste et longue... à mourir. Une vie sans lueur d'espoir, un cauchemar doncqui ne semble jamais vouloir s'arrêter. De longues phrases, peu de ponctuation, pas de chapitre, un narrateur non-identifiable (dieu ?), une romance improbable... Bref bof. Un peu trop philosophique pour moi sans doute. Pour info, j'avais eu 4 au bac. Donc bon...

 

 

Ceci n'est pas la main de Dieu

La main de Dieu, de Yasmine Char** 
Catégorie : Roman, Prix Landerneau 2008 Note sur l'auteur : Née en 1963 d'un père libanais et d'une mère française, la belle Yasmine Char a vécu au Liban, pays alors déchiré par la guerre civile (1975-1990). Après des études bilingues dans un lycée franco-libanais et l'obtention d'une licence en lettres, Yasmine Char quitte le Liban à l'âge de 25 ans... .Toute ressemblance entre l'auteure et la jeune fille du roman est probablement loin d'être fortuite ! Quatrième de couverture : Il y a une jeune fille, quinze ans, qui court le long d'une ligne de démarcation. Il y a le Liban, ce pays depuis si longtemps en guerre qu'on oublie parfois que la guerre est là. La citation : "Nous avions ça dans nos gênes, ce besoin de paraître, plus fort que l'essentiel, plus fort que la guerre, qui faisait s'extasier les Occidentaux sur notre joie de vivre. Tu parles ! Encore aurait-il fallu ausculter le pouls du plus pauvre et peut être seulement, à l'aulne de sa souffrance, on aurait pu noter le déclin irrémédiable du peuple rieur." 
Mon avis : Dans cette vidéo, Yasmine Char résume très bien son roman "Il y a violence parce qu'il y a urgence de vie." C'est précisement cette violence, ce chaos, cette solitude vécue au quotidien qui est difficile à lire, difficile à appréhender/accepter (pour quelqu'un comme moi qui n'a connu que la paix). L'écriture ne s'embarrasse pas de description. Elle est abrupte, à vif. L'histoire de cette jeune fille en manque de père (de mère) et de repère, qui s'initie à la violence et à l'amour, qui nargue la mort en se croyant immortelle, est à la fois éclairante et confrontante. Ainsi, je n'ai pas forcément passé un "bon moment" en lisant ce roman.

 

 

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A
Euh c'est quoi une "analepse" ? :/
Répondre
S
Analepse = flashback... Mais ça fait tout de suite plus intello de dire analepse ! :-P