J'ai testé la fête des voisins
A 18h58, toujours personne sur le parking du lotissement, sauf moi, la table de camping, mon cake salé et une bouteille de rosé. Même mon copain s’est carapaté à la maison : « Je reviens, je vais prendre une douche… », m’a-t-il fait à 5 minutes de l’heure fatidique ! « Julien !! RhhhAÂaaaaa…….». J’étouffe mon cri rageur, il ne s’agirait pas de donner une mauvaise image et d’effrayer même le plus téméraire des voisins.
« Fête annulée en cas de mauvais temps », avais-je précisé sur l’invitation… Le soleil ne peut pas plus briller qu’aujourd’hui. Donc pas de doute possible pour les voisins. Les conditions sont idéales. Je les attends. « Dépêchez-vous ! », implore-je intérieurement. Si seulement Julien était avec moi, j’aurais l’air moins c//.
« Salut ! J’arrive dans 5 minutes. Je surveille ma quiche là ! ». ALLELUIA ! Alors que j’étais en train de ruminer, une voisine me parle du haut de son velux. Elle va venir. MIRACLE ! C’est justement à ce moment-là que Julien (comme par hasard, ahem) repointe le bout de son nez, et que les voisins – les uns après les autres – viennent nous rejoindre les bras chargés de victuailles et de bouteilles.
Nous habitons dans un tout nouveau quartier. La Fête des Voisins était donc l’excuse parfaite pour se rencontrer et apprendre à se connaître un minimum. L’ambiance est bonne, chacun y met du sien. Les discussions vont bon train. « Quoi tu es fan de Nabilla ? … HAAAAA, non mais allô quoi !! »…….. Y’a pas à dire, la télé réalité, ça donne de « bons » sujets de conversations ! LE sujet le plus fédérateur reste quand même la vie du quartier : les projets futurs de la mairie, la voirie, les poubelles, les voisins absents (^^) etc. Pour l’instant, tout est beau, tout est neuf, pas de polémique en vue... On porte tous un toast pour que ça continue ainsi !
« On se parle sans se voir là ! »........... Non, je ne suis pas la philosophe (ou la zarbie ^^) du quartier. C'est juste qu'à 23h30, il faisait nuit noire. La petite des voisins du n°5 a commencé à sangloter car elle avait peur. Même les moustiques ont arrêté de me piquer partout sur le visage faute de visibilité... Il était temps de regagner nos pénates. « Il faudra qu'on remette ça l'année prochaine ! », a proposé le voisin du n°9. J’ai répondu : « Yes ! »
Quand la table de camping a été pliée et que le silence s'est fait, j'ai entendu des éclats de rire de l'autre côté de la rue. Il y avait une autre Fête des Voisins ! « Là-bas aussi, c'est un peu notre quartier ! », m'a fait Julien. « OK, vas-y. Je te rejoins. Moi, j’vais prendre une douche ! »