Jessica a testé une conférence "Zero Waste"
Après avoir participé à ma première Cleanwalk sur les chemins de Saint-Urbain en mai dernier, j'ai commencé à me sentir plus militante sur la problématique des déchets. C'est vrai aussi qu'avec mon travail je baigne déjà bien dans cet univers (je suis en charge de l'environnement dans une entreprise agroalimentaire et croyez-moi on en produit des tonnes déchets chaque année), mais je ne vais pas toujours aussi loin que je pourrais dans ma démarche.
Du coup, quand j'ai vu l'invitation de la Communauté de Communes du Pays de Landerneau Daoulas à cette conférence sur le « zéro déchet » alias « zero waste » du nom de l'association de Cornouaille à l'initiative de l'événement, je n'ai pas pu résister ! Et si c'était ça la solution plutôt que de ramasser les déchets : Pourquoi ne pas tout simplement arrêter de les produire ? Cela reprend le principe de traitement des déchets que les entreprises doivent appliquer : 1- Prévenir la production de déchets, 2 - Réemployer le déchet, 3- Recycler le déchet, 4- Valoriser le déchet, 5- Eliminer le déchet. Ce principe est issu du droit européen, mais je me demande tout de même comment nous pouvons agir efficacement sur ce sujet à notre échelle individuelle ?
Avons-nous vraiment le choix de ne pas produire de déchets ? Quand je vois la nature différente et les quantités de déchets qui remplissent un peu plus chaque jour nos poubelles, je me demande où est notre responsabilité dans cet engrenage ? Qui est responsable de cette politique de la portion individuelle des produits, de leur sur-emballage ou encore de l'obsolescence programmée de nos objets du quotidien (qui n'a pas eu à changer son imprimante plutôt que de la faire réparer parce qu'on lui expliquait que ça coûtait moins cher ou du moins le même prix que du neuf) : le consommateur qui réclame toujours plus de confort et de nouveauté ou l'industriel qui nous fait croire qu'il n'est là que pour répondre à la demande de nos nouveaux besoins encore ignorés hier ?
J'ai donc ouvert grand mes oreilles et même pris des notes pour ne pas perdre une miette de cette bonne parole venue du sud Finistère. Et je n'ai pas été déçue ! Au delà du fait de réviser sur l'origine des déchets (économie linéaire) et les problèmes liés à leur production (pollution des sols et de l'air, empreinte carbone), j'ai découvert que je faisais déjà des choses sans m'en rendre compte pour ne pas produire de déchets (coller un autocollant « stop pub » sur ma boîte aux lettres, ré-utiliser les bouteilles de bières vides qui se referment). Et j'ai même maintenant les clefs en main pour ne pas produire plus de déchets. La petite graine est plantée et même si je ne me sens pas encore prête à aller aussi loin que les conférenciers dans ma démarche (aller faire ses commissions avec ses propres contenants, fabriquer ses cosmétiques, utiliser des couches lavables, etc.), je ne peux plus ignorer que ce sont mes choix dans ma façon de consommer qui sont responsables du taux de remplissage de ma poubelle.
Mais comme Rome ne s'est pas bâti en un jour, ma poubelle ne va pas se vider en un jour non plus ! Par contre, « ce n'est pas parce que l'on ne peut pas tout faire qu'il ne faut rien faire » dixit Bénédicte Moret, la maman de la famille presque zéro déchet. Je vais donc tâcher d'appliquer ce précepte en commençant par de petits défis comme « organiser un apéro zéro déchets » ou « brasser notre prochaine cuvée de bière artisanale en mode zéro déchet ».
Pour terminer, ce que j'ai retenu de cette conférence c'est que notre meilleur bulletin de vote ça reste notre carte de crédit. Comme le disait Coluche dans son sketch Misère en 1978 (comme quoi ça ne date pas d'hier tout ça) : « Quand on pense qu'il suffirait que les gens n'achètent pas pour que ça ne se vende pas. » On sait ce qu'il nous reste à faire pour inciter les industriels et les politiques à nous suivre dans notre démarche zéro déchet !
Et si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, rendez-vous sur le site de l'association « zero waste » France. A noter que l'association « zero waste » Nord Finistère est en cours de création. A suivre donc !