J’ai testé une soirée Années 80 à Pencran
Nelly et moi avons intégré un groupe secret, une sororité ultraconfidentielle dont les rites de passage sont plutôt rigolos. Elles s’appellent entre elles les Fées no men et n’ont qu’un seul objectif : s’amuser… sans leur mec (si elles en ont un) ! Elles sévissent depuis plusieurs mois à Landerneau et aux alentours. Leurs éclats de rire, coups de cœur, empoignes de tendresse ne passent pas inaperçu, elles débordent de joie et de générosité.
Nelly m’avait déjà parlé de ces sacrés phénomènes, de leurs soirées par monts et par vaux, de ces nuits blanches dont on se souvient encore longtemps après. Je l’écoutais distraitement sans jamais vraiment vouloir en être. Je n’ai jamais été fan de ces soirées filles. Je détestais même cela, surtout à l’approche de l’âge canonique des 25 ans pour une jeune femme (toujours) célibataire. La compétition et les comparaisons entre meufs sont alors à leur comble.
« Ça te dit de venir à la soirée Années 80 à Pencran ? J’y vais avec les Fées no men. » Haha génial Nelly, ironise-je intérieurement… Finalement, j’accepte sa proposition. Je ne saute pas au plafond, mais je me dis que c’est l’occasion d’exorciser quelques pénibles souvenirs de rivalités d’égo entre filles. Nous nous branchons sur le minitel (= internet), 36 15 code Like a Virgin (YouTube) pour réviser les classiques vestimentaires de l’époque. Crêpage de tignasse, fards à paupières bleu électrique, gants résilles et jambières rose fluo, jeans délavés, t-shirt Chevignon et veste à épaulette… « Comme un ouragan, la tempête en moi a balayé le passé » Direction Pencran !
« Voici Micka, Aurélie, Lolo, Sandrine… » Les Fées no men m’embrassent et m’intronisent en épinglant leur badge – signe de ralliement – à ma veste à sequins. Ainsi elles pourront me reconnaître malgré les effluves d’alcool, les volutes de cigarettes et la horde de footeux déchainée sur la piste de dance.
Au menu : apéritif, cours de « Gym Tonique » avec les Véronique et Davina locales, tartiflette, karaoké, dessert et quartier liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiibre sur le dancefloor ! Comme j’étais Sam, je n’ai pas bu. Ce qui m’a donné l’opportunité de vivre la fête d’une autre manière, disons avec davantage de lucidité. Ce qui me permet d’ailleurs d’écrire cet article aujourd’hui. Je n’ai ni perdu ma dignité, ni ma mémoire à Pencran… Haha ! Et je me souviens de pas mal de perles des Fées no men et d’inconnus.
« Ce qui arrive à Pencran, reste à Pencran » Il s’agit de la règle numéro 1 des Fées no men. Donc je m’y tiendrai. Néanmoins, je vais ici révéler deux, trois anecdotes qui vous donnerons (peut-être) envie d’en être la prochaine fois.
Déjà, ma première interaction avec une personne extérieure aux Fées no men : .......... Un vent ! Ce n’est pas à moi que le trentenaire parlait, mais avec son ami situé juste derrière mon épaule. Comme je ne me vexe pas facilement, j’éclate de rire et lui aussi. Et je l’ai régulièrement snobé par-dessus son épaule au cours de la soirée. Je sais : la re-lou. J’ai aussi discuté avec le sosie de Catherine (de la série Catherine & Liliane) dans une semi-pénombre de boîte de nuit. Lorsque tout à coup, la lumière blafarde des néons de la salle des fêtes s’allume plein feu sur nos trognes et nos tartiflettes à moitié entamées. Je crie « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! Tu ressembles à ça ! » Catherine hésite. « J’rigole » lui dis-je. Une des Fées no men m’entend et éclate de rire. A partir de là, je marque définitivement des points pour intégrer la sororité.
Le karaoké fut ma partie préférée, même si Aurélie et Micka ont squatté le micro, à en faire saigner les tympans de l’assemblée, en lançant notamment des « DEGAAAAAAGE !! » dégueulasses à Lolo qui dansait devant l’écran. La bonne ambiance... Je remercie encore le DJ d’avoir diffusé « Dancing Queen » – ma chanson préférée – et supporté nos blagues à 1 Franc jusqu’à trois heures du matin. Par contre, d’avoir fait tomber Nelly lors d’un rock endiablé : mouarf ! C’était drôle aussi.
Il y aurait des dizaines d’anecdotes à raconter. Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte celles-ci plus que d’autres. La fête était à peine terminée, que les Fées no men en rigolaient encore à la lecture du Télégramme : « Dès l’apéritif, les 115 inscrits au repas tartiflette ont montré leur enthousiasme et leur empressement à chanter les titres incontournables de cette période. […] Dans une ambiance géniale […] Pour « endiabler la piste de danse ». […] De nombreux nouveaux avaient envie de s’amuser. [ …] L’effort des fêtards à se déguiser... »
En bonus, une vidéo d'Alex Ramirez qui me fait rire à chaque fois !