J'ai testé Saint-Urbain... au Canada
A la vue du panneau Saint-Urbain, je m’écris : « Ayé, on est à la maison !!!!!!!!!!!!!!!! »
Julien et moi éclatons de rire. De vrais gosses (= en français, pas en québécois haha). On atteint le but ultime de notre voyage : Saint-Urbain… au Canada ! « Pèse su'l'gaz Julien ! J’ai hâte de voir à quoi ça ressemble chez nous. »
Cela fait déjà plus d’une semaine que nous parcourons la province du Québec, depuis Montréal jusqu’à la ville de Québec, en passant par le lac Saint-Jean et maintenant la région de Charlevoix jusque Baie Saint-Paul et Tadoussac. A bord de notre Toyota Corolla de location, nous passons notre temps à écouter les chansons de nos artistes québécois préférés, nos cœurs faisant des bonds pour celle-ci en particulier :
On apprend les expressions rigolotes de nos cousins d’Amérique comme « Pèse su’l’gaz » (dépêche-toi), « T’as une face à t’faire fesser » (t’as pas l’air sympa), etc. J’ai d’ailleurs offert cette tasse à mon « cheum » en souvenir de nos vacances :
Normalement, la commune de Saint-Urbain compte environ 1450 habitants. Mais en ce dimanche après-midi, les rues sont désertes et les autochtones, assoupis sous leur porche, se comptent sur les doigts d’une main.
La veille a eu lieu le Grinduro! Une importante rencontre internationale pour les amoureux du vélo (Le Grinduro! roule également en Californie, en Ecosse et au Japon). Pas moins de 230 participants en VTC / VTT pour cette édition 2019 ! Et le soir, une party (festival) avec Alfafa Rococo en tête d’affiche.
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Nous nous garons sur le parking de l’église. Une poignée de bénévoles est en train de démonter un des chapiteaux qui a été installé à l’occasion du Grinduro!, parmi lesquels la mairesse, Claudette Simard, qui vient spontanément à notre rencontre.
Nous sommes ravis de son accueil spontané et chaleureux. Elle nous raconte sa commune, le parc national des Grands-Jardins (Réserve UNESCO de la Biosphère), le Centre de l’Émeu et son économusée... Elle nous donnerait presqu’envie de poser définitivement nos valises dans ce joli écrin de verdure !
Le trail le plus connu du parc national des Grands-Jardins est celui du Mont-du-Lac-des-Cygnes : un sentier de 8,6 km d’une durée de 4h avec un niveau de difficulté évalué à difficile et dont le dénivelé est de 480m… Comme on a déjà plusieurs heures de randonnées dans les pattes, on opte pour la petite balade du « Brûlé » de 4,5 km avec un dénivelé – disons – modeste.
Superbe marche, parfois lunaire, au travers de magnifiques paysages de taïga, forêt boréal et tourbières dont les moustiques raffolent apparemment... Il y a moult activités possibles à Grands-Jardins : pêche, camping, kayak, escalade, via ferrata… Ainsi que raquette et ski nordique en hiver.
Julien et moi nous promettons de revenir pour gravir le Mont-du-lac-des-Cygnes en raquettes ! Et si vous ne nous croyez pas, et bien : TABARNAK !
Pour de belles vues aériennes de la campagne de Saint-Urbain, je vous conseille vivement le film « Le Sens de l’humour » sorti en 2011 et tourné à… Saint-Urbain (ça tombe bien, dis !). Il s’agit du deuxième meilleur box-office de cette année-là, après l’excellent « Starbuck » (que vous devez également absolument voir !).
Si vous aimez les histoires drôles et déjantés, « Le sens de l’humour » devrait vous combler. L’accent canadien est à couper au couteau, mais cela ne vous empêchera pas de saisir les blagues, notamment celles sur le cas « Gad Elmaleh ».
Outre la promotion du parc national des Grands-Jardins, la municipalité mise également sur son activité agrotouristique, avec en tête de gondole, le Centre de l’Émeu et son économusée.
L’émeu est un grand oiseau coureur originaire d’Australie (le deuxième plus grand oiseau du monde, derrière l’autruche).
A Saint-Urbain, c’est la famille Tremblay qui gère la plus grande ferme d’émeus au Canada avec plus de 400 têtes. Favorisant un élevage sans antibiotiques et sans hormones, les Tremblay valorisent entièrement leur produit en offrant la viande rouge extra-maigre pour la consommation et en utilisant le gras pour en faire une huile cosmétique 100 % pure.
Une visite guidée des installations est proposée, avec la possibilité de nourrir les émeus et d’admirer la poussinière et les bébés.
Nous avons ramené dans nos valises du pâté d’émeu made in Saint-Urbain. En revanche, psychologiquement, je n’étais pas prête à mettre sur ma peau des huiles de beauté d’origine animale...
Après avoir dégusté une crème molle (une glace) au Casse-Croûte du centre-bourg, nous sommes repartis de Saint-Urbain vers Saint-Urbain en France (home-sweet-home), jet-lagged mais complètement ravis de notre séjour au Canada. Alors comme on dit à Québec : « A la revoyure ! »