La NEWSletter de J'ai testé Landerneau
Vendredi 1er Mai 2020
[Par Sophie]
Fête du travail en France. Fête des travailleurs dans le monde. Le diable est dans les détails...
Voici mes revendications pour le défilé « virtuel » du 1er mai 2020 :
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Réétudier l'utilité sociale des métiers (Pile dans l'actu !)
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Partager de façon équitable le travail et les richesses entre tous
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Redonner de la valeur au travail, que l'entreprise et les salariés soient au service de la collectivité
Utopique ? Aujourd'hui est un jour chômé, un jour de liberté, alors place aux rêves ! Bien sûr, vous avez le droit de ne pas être d'accord et je respecte vos opinions. Quoiqu'il en soit, je vous souhaite beaucoup de bonheur. Je vous offre à chacun.e « virtuellement » un joli brin de muguet à 13 clochettes pour booster votre chance. Et je nous souhaite bon courage en ces temps incertains.
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Vendredi 24 Avril 2020
[Par Sophie]
Culture & Culture. Tel pourrait être le thème de la semaine écoulée, aussi bien pour Nelly que pour moi. Je sais que Nelly occupe une partie de ses journées à ramasser du bois : constituer des tas de bois magnifiquement alignés, composer des petits fagots aux dimensions idéales pour la cheminée... Ces activités forestières vident la tête des pensées obsédantes, celles qui tournent en boucle à longueur de journée, et laissent enfin libre court à l'imagination. Ainsi, la jolie histoire qu'elle a imaginée à partir de l'expression « Faire du bruit dans le Landerneau », récit à découvrir ICI, et à raconter aux petit.e.s Landernéen.nes avant d'aller au lit !
Pendant que Nelly empile des bûches, voire des tronçons de bois d'aucuns qualifieraient de « hors-catégories », je plante et sème des petites graines pour plus tard : oignons, radis, salades, persil, etc. On est encore loin de l'autosuffisance alimentaire, mais il s'agit là plus d'un acte politique, d'un acte de résistance face aux sirènes de l'industrie agro-alimentaire et à leurs promesses de (sur)abondance infinie. Et jardiner fait du bien au moral : le contact des mains dans la terre, le chant des oiseaux, l'effort physique... Quel pied de rentrer à la maison toute crottée et satisfaite !
Si vous n'avez pas la chance d'avoir un petit lopin de terre particulier, pensez – pour après le confinement – aux jardins partagés, aux Incroyables Comestibles Landerneau sur les berges de l'Elorn, près du skate park, et à Plouédern également près de la bibliothèque. Et si vous n'êtes pas sûrs d'avoir la main verte (comme moi hehe), il existe des associations comme Café Jardin à Saint-Urbain (association ouverte aux habitants de Saint-Urbain et des communes alentours). J'espère que ça sera bientôt Earth Day everyday dans nos jardins et dans nos vies !
Depuis deux semaines, je suis une formation avec le Campus de la Transition (je ne connaissais pas, j'ai vérifié, ce n'est pas une secte...). Ils ont mis en ligne gratuitement un cursus de formations qu'ils appellent Parcours Résilience & Transitions et qui est HYPER intéressant, si vous voulez y jeter un oeil. J'entame la troisième semaine. Il faut un peu de temps devant soi car le contenu est assez riche. Anthropocène, écopsychologie, les communs, la paix économique (par opposition à la guerre)... Je pense être aujourd'hui plus consciente de tous les enjeux d'un monde en transition et de leurs imbrications (même si c'est angoissant et que ça donne des nœuds au cerveau), et je suis aussi davantage rassurée de savoir qu'il y a autant de gens spécialistes et déjà bien avancés sur de nombreux sujets. Quel soulagement !
Dernier lien pour se redonner confiance en la nature humaine : Yann Arthus-Bertrand et sa Fondation GoodPlanet viennent de mettre en ligne gratuitement “Human”, le documentaire sorti en 2015 qui met en perspective la relation de l'Homme à la Terre.
“Il me semble que cette période doit nous permettre de repenser notre monde”, explique le photographe-réalisateur. Composé de vues aériennes et de nombreux témoignages, le film en accès libre est en version cinéma. Plus de trois heures d’images collectées au bout de trois ans de travail et de 2.000 interviews d'hommes et de femmes vivant dans 60 pays.
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Vendredi 17 Avril 2020
[Par Sophie]
Le fait d’écrire sur Rêves en verre, MacGyverre et sa bague Perle d’eau m’a fait réaliser combien mon quotidien avait changé. Finies les gambades à travers champs, le nez au vent, l’herbe pincée entre les lèvres. Finies les quêtes de tests et d’aventures ! Jusqu’alors, j’étais prise dans une certaine routine qui tournait autour de mon (télé)travail et je n’avais pas pris le temps d’y penser. Et puis, comme je suis de nature introvertie, ce manque de l’extérieur ne m’avait pas encore saisi...
J’ai passé le test de personnalité « MBTI » dans le cadre de mon travail (la version payante du Myers Briggs Type Indicator) pour un exercice de cohésion de groupe. Ce test confirmant mon penchant pour l’introversion, ce qui m’aide je suppose à traverser la période de confinement. Il s’agit d’un test très populaire aux USA. La version gratuite est proposée en ligne et je retombe sur mon type de personnalité (INTJ – « architecte »), donc je suppose que ça marche ! A vous de jouer :
Cette semaine, il y a aussi cette vidéo de Landerneau qui m’a perturbée. Landerneau sans voiture et sans habitant. Toujours aussi belle mais vide ! L’image serait-elle différente en cas de catastrophe nucléaire ou autre ? J’en doute et c’est cela qui fait froid dans le dos !
En attendant de retrouver notre chère ville, Nelly et moi avons imaginé ce BINGO spécial Landerneau, en souvenir des bons moments et en attendant les prochains. Nous avons hâte de découvrir vos réponses !
Nelly (en violet) prouve qu'elle a une plus grande expérience de Landerneau que moi !
A vous de jouer :
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Vendredi 10 Avril 2020
[Par Nelly]
Notre président, le lundi 16 mars 2020 à 20 h n’a pas utilisé le terme de confinement. Mais que l’on soit citadin ou campagnard, on a compris que cela y ressemblait fort ! Imaginez le choc de cette annonce pour moi qui aime sortir afin de tester tout ce qui est testable !
Je reste chez moi… Je reste chez moi… Je reste chez moi pour sauver des vies et pour sauver la mienne. Je me bourre ça dans le crâne et j’adhère ! Mais j’ai peur de devenir folle !
Je suis presque seule !!!! Pas d’enfant, pas de mari et pas de chien ! Impossible de trouver un arrangement avec mon chat. Non, il ne veut pas que je le promène en laisse. J’ai tout essayé : menace de ne plus le faire sortir, arrêt du pâté, plus de câlin.
En fait c’est moi qui ai craqué. Je préfère qu’elle sorte (c’est une chatte), je n’ai pas fait de stock de litière (ni de rien d’autres d’ailleurs). Son pâté, même si mes placards se vident, ne m’intéresse pas. Et les câlins, parlons-en ! J’en ai besoin !!!
Écouter 1000 fois l'album « Morceaux d'amour » de Marc Lavoine, et ne pas encore connaître une chanson par cœur. Peut-être quelques phrases comme « il y de la poésie dans cette vie je crois » ou « il n'y a plus que du vide et un escalier ». Bizarre ce que mon cerveau retient...
Vouloir suivre la série « Servant » et s’arrêter au deuxième épisode n'ayant jamais réussi à avoir la version française au troisième épisode... Être toujours à la lecture de mon premier livre « Neufs parfaits étrangers » de peur de ne rien avoir à lire ensuite. Ne pas dormir plus de 2 heures d'affilées la nuit et pourtant avoir envie de dormir toute la journée. Ne pas faire de courses et pourtant toujours avoir assez d'aliments pour manger comme deux... Avoir des nouvelles de personnes oubliées ou que vous vouliez oublier et qui vous rappellent aux bons souvenirs... Ne plus voir ma famille que je m'empresse d'embrasser en temps normal.
Normal... Normal... Normal...
Tout va de travers pour moi.... Rien n'est normal comme pour vous, je suppose.
Collée à l'ordinateur... Du matin au soir... Je le connais par cœur. Ses sautes d'humeur... Ses quatre minutes pour ouvrir un fichier, sa mauvaise volonté à mettre la webcam en route, sa proposition de port qui ne fonctionne pas pour mettre mes écouteurs, sa batterie fainéante qui veut sans cesse être nourrie à l'électricité (je crois qu’elle va faire une overdose)... Mais au final il m'est indispensable pour mon travail et pour me connecter aux autres. Je le vénère tous les matins quand il démarre. Il en joue j'en suis sûre... "Objets inanimés avez-vous une âme ?"
D'ailleurs je lui parle, je le menace de le jeter puis je me ravise et le caresse. Je connais maintenant sa part d'ombre, ses paramètres, ses périphériques, son anti-virus... Il n'a plus aucun secret pour moi. Une complicité s'est installée. Il est un allié lors de mes classes virtuelles, ils classent mes milliers de mails, mes tas de fichiers Word, Open office, Excel, photos, Google docs, que m'envoient mes élèves et que je corrige, recorrige, re -re... Alors je lui pardonne ses petits défauts.
Et quand j'aborde le cours sur l'obsolescence programmée, je prie pour que HP respecte bien la loi du 22 juillet 2015, art L.213-4-2 du code de la consommation qui condamne cette pratique. Oui, Sophie je veux garder le plus longtemps possible ce cher compagnon !!! T'es fière de moi ?
Classe virtuelle du CNED, Discord, Microsoft Teams, WhatsApp, Messenger... Autant d'applications qui permettent de rester en contact.
Plaisir de retrouver mes élèves, la relation a évolué. En plus de transmettre un savoir il faut rassurer, déceler une faiblesse psychologique.
Plaisir du petit coucou aux parents pour s'assurer qu'ils vont bien et qu'ils ne sortent pas de chez eux, leur envoyer une myriade de bisous dont les éventuels postillons s'arrêtent sur mon écran.
Plaisir du bonjour en Visio à ma sœur qui habite si loin et qui pourtant paraît maintenant aussi proche que mes parents. Le plaisir de voir qu'elle et sa famille vont bien.
Plaisir d'écouter ma Sophie, contente d'obtenir une pseudo liberté autorisée pour aller chez le médecin. Mais à contrario la sensation que ses pieds eux, perdent leur liberté emprisonnés dans des chaussures depuis longtemps abandonnées au profit de ses chaussettes chausson.
Plaisir des apéros en Visio où tout le monde parle en même temps.
Pour tous mes groupes, j'ai instauré le lever doigt (déformation professionnelle mais super efficace !). Après avoir vérifié ce que chacun boit, on trinque sur l'écran du téléphone ou de l'ordinateur. On rit, on pleure... On laisse de côté le SUJET qui nous poursuit toute la journée. Je suis contente de trinquer avec les Fées No Men et je me dis que le confinement a du bon : elles ne peuvent pas vider ma cave !
Je prends le temps de me taire, d'observer ces gens de l'autre côté... Je les trouve heureux, beaux, intéressants. Je sais que nous sommes tous là l'un pour l'autre. Je les aime. La peur me gagne, j'ai peur que le temps soit trop long. Il ne se rattrapera pas, même si on n’arrête pas de dire le contraire.
La solitude est toujours accompagnée de folie.
Marguerite Duras
Sûr, je parle toute seule depuis quelques jours…
L'isolement m'étouffe, il m'ôte tout entrain à la vie.
Henri-Frédéric Amiel
Pas du tout ! Il me prépare à vivre doublement !
À quelque chose malheur est bon, souviens-toi de cette pensée, et que cette pensée te console.
Proverbe Grec
Je veux y croire, que les humains prennent conscience de l’essentiel, qu’ils prennent les leçons de leurs erreurs… Allons vers un monde meilleur ! Je déraille, suis confinée….
Je ne pense jamais cela me fatigue ; ou si je pense, je ne pense à rien.
Georges Courteline
Personnellement, je suis très fatiguée ! Ma pensée du jour : restez chez vous, pensez, vivez, aimez !
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Vendredi 3 avril 2020
[Par Sophie]
Cette semaine j'ai trouvé du positif dans le confinement. Tout d'abord, j'ai la chance d'adorer être confinée avec mon conjoint. Je mesure la chance que j'ai de vivre dans un foyer que l'on pourrait aussi qualifier de havre de paix. Quand je lis les horreurs sur les féminicides, les infanticides en recrudescence en France et de par le monde du fait du confinement, je suis abasourdie, horrifiée ! Que vous soyez victimes ou témoins, voici les numéros d'appel à l'aide : le 3919 (Fédération Nationale Solidarité Femmes) ou le 115 (Samu social), et en cas d'urgence : le 17 (Police Nationale). Il y a également des « points d'accompagnements » dans les centres commerciaux et les pharmacies : si vous êtes victimes, vous pouvez utiliser le code secret « masque 19 » pour alerter en toute discrétion. Enfin, un système d'alerte par SMS au 114 vient d'être mis en place pour alerter les forces de l'ordre, le SAMU ou les pompiers. Vous n'êtes pas seule !
Avec le confinement, mon conjoint et moi vivons désormais H24 ensemble. Nous télétravaillons la plupart du temps dans le même espace de travail, par obligation (espace réduit) et en ce qui me concerne, par curiosité. Même si cela fait un tas d'années que nous sommes ensemble, je le découvre sous un nouvel angle : celui du travail et des responsabilités qui vont avec. J'ai appris un peu de son jargon professionnel. Je me suis amusée de ses énervements. J'ai essayé de contribuer même si je suis parfois tombée à côté de la plaque. Bref que de rigolades et de clins d'oeil échangés lors des visio-conférences ! Et alors que je pensais cette curiosité à sens unique, il s'est mis à inventer des jeux de mots en lien avec mon métier et l'actualité, à m'inviter à partager ses trouvailles avec mon patron, à se moquer de mon anglais lors des conf' call avec l'étranger. Bref ce fut une semaine assez réjouissante de ce point de vue.
Notre apparente insouciance a pourtant été fortement affectée par plusieurs événements : des histoires horribles colportées dans le voisinage de jeunes gens qui meurent foudroyés par le coronavirus. Même s'il s'agit d'infox, mon petit coeur pleure pour les victimes qu'elles soient imaginées ou non. Et puis, ici et là, des connaissances qui sont touchées, des membres de la famille qui tombent malades ! Suspicion covid+ puisqu'il n'y a pas de test pour confirmer. Ça fiche la frousse ! Enfin hier, l'inimaginable : j'apprends le décès d'un de mes collègues des suites de complications du coronavirus. Le choc. Je pense à lui et à sa famille. Et lorsque le soir, j'ai écouté les statistiques du directeur général de la santé sur BFM TV, je n'ai plus considéré ces chiffres comme des statistiques. J'ai vraiment imaginé ces milliers de familles endeuillées. Je pense très fort à elles.
Il y a plusieurs initiatives intéressantes qui ont été mises en place pour lutter contre le covid-19. Cette semaine, je retiens celle du Rotary Club Landerneau qui appelle tous les détenteurs d'imprimantes 3D à les contacter pour la fabrication de visières de protection à destination des soignants du Pays de Landerneau Daoulas. Il y a également le Comité des fêtes d'Irvillac qui a pris l’initiative de réaliser des masques en tissus pour protéger les caissières, personnels de santé, etc. Bravo aux couturières !
Et enfin, chapeau bas à sept soignants de l'hôpital Ferdinand Grall de Landerneau qui se sont portés volontaires pour prêter main forte à leurs confrères parisiens. Magnifique élan de solidarité !
Pour celles et ceux d'entre nous qui ont la chance de pouvoir rester confinés, la meilleure chose à faire est de rester chez soi, limiter ses déplacements, les optimiser lorsqu'ils sont nécessaires. Prendre soin de soi est le plus important, en se préservant des infox et de l'infobésité, en mangeant mieux en achetant en circuit-courts ou en magasins bio : Nelly a testé le magasin Bio Monde qui vient d'ouvrir à Daoulas, et en considérant son corps comme son meilleur allié pour traverser cette épreuve. Personnellement, le yoga et la méditation m'aide beaucoup. Alors merci aux professeures géniales des Zateliers du yoga et de la méditation à Daoulas et de l'association Spered Yoga à Saint-Urbain pour leurs cours en ligne !
Quelques rendez-vous en ligne ce weekend si le coeur vous en dit : chaque vendredi soir (et lundi soir !) à 20h05, joyeux blind test musical en direct sur Instagram avec Noëllie de Prendre soin de nous naturellement, qui intervient de temps en temps pour des ateliers de naturopathie chez Picoti Picota à Landerneau.
Et demain à 16h, rendez-vous pour un Facebook live : "Découvrez la femme inspirante qui se cache en vous" animé par Caroline Gillot et organisé par Morgane Le Mouël du groupe Les Joyeuses Entrepreneuses.
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Vendredi 27 mars 2020
[Par Sophie]
Parfois j’angoisse à cause de cette pandémie de COVID-19. D’autres fois, j’arrive à relativiser. Ce qui m’aide actuellement : le confinement, la chance de pouvoir télétravailler, les contacts avec mes collègues, voisins, famille et amis, le yoga et la méditation, la lecture et notamment la lecture des romans ayant reçu le Prix Landerneau (en tant que blogueuse landernéenne, on ne se refait pas !). Et puis la nature qui reprend ses droits !
Parfois j’angoisse malgré tout. La peur du changement et la peur du non-changement. Cette résistance en moi me fait souffrir. Je ne suis pas à l’aise avec ce temps suspendu qui devrait être propice à l’introspection, mais qui file encore plus vite que d’habitude : j’ai tellement de choses à faire, à lire, à voir… Je veux tout, tout de suite, et je ne supporte pas d’être frustrée. J’agis comme une enfant gâtée et à grande échelle cela a donné ça :
Pourquoi ai-je tant besoin de prouver aux yeux de mon monde que je vaux quelque chose ? En m’achetant des choses, en voyageant aux quatre coins du monde ? En dépit de l’empreinte écologique et du coût humain ? Je ne serai jamais parfaite, mais je suis sur la voie du changement. Comment je le sais ? J’observe de la résistance chez mes proches. Le fameux effet miroir ou projection psychologique. J’ai trouvé une stratégie d’approche différente : au lieu de leur imposer mes réflexions (je le fais encore de temps en temps, c’est difficile d’arrêter de vouloir avoir raison ^^), je leur pose des questions.
Cette semaine, plusieurs de mes connaissances ont passé des commandes sur Amazon parce qu’ils avaient un besoin pressant, vraiment urgent, de lire tel livre, d’avoir telle beauty-box vantée par une quelconque youtubeuse, se sont fait livrer des repas via Uber Eats parce qu’ils n’avaient pas envie d’aller faire de petites courses (aurais-je dû les remercier d’être restés confiner ce soir-là ?). Auparavant, je n’aurais pas pu m’empêcher de les critiquer. Cette fois-ci, je n’ai rien fait. Ça ne sert à rien qu’à être une donneuse de leçon, rabat-joie et chiante. Et il a bien assez de tensions entre les gens en ce moment... J’ai simplement posté cette publication lue sur Landerneau Boutiques sur mon mur Facebook en pensant très fort à tous les acteurs économiques (au sens noble du terme) du Pays de Landerneau Daoulas :
Et puis je me suis promis d’aller moins sur les réseaux sociaux, de me désabonner de comptes Instagram vains et vaniteux. D’apprendre à vivre lentement. Si je ne le fais pas, cette crise sanitaire n’aura servi à rien, et mes crises existentielles reviendront en boomerang et encore plus fortes.
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Vendredi 20 mars 2020
[Par Sophie]
Après notre dernier rendez-vous devant le food truck Ö P’tits Oignons installé les mercredis quai de Léon à Landerneau, je me suis demandé dans quel état j’allais retrouver Nelly au bout de 45 (?) jours de confinement. Les cheveux jusqu’aux fesses ? Les larmes aux yeux parce que je lui aurais trop manqué ? 😊 Ce qui nous arrive est tellement incroyable. Quand la réalité dépasse la fiction... D’aucuns disent que nous sommes en train de vivre un traumatisme collectif, et que cette peur de l’inconnu, du vide qui nous assaille, est très déstabilisante, angoissante et révélatrice des personnalités de chacun.
Ainsi certaines réactions instinctives, voire violentes : envers le Parisien privilégié qui s’exile (instinctivement lui aussi) vers le Grand Ouest, envers la grappe de retraitées guillerettes qui se promènent dans le quartier parce qu’elles en ont déjà marre du confinement, envers les adolescents qui s’amusent au skate park, ces possibles « porteurs sains », qui n’en mourront pas eux… Et preuves à l’appui, les photos de ces « égoïstes » balancées sur les réseaux sociaux par les déjà-confinés ! Qu’est-ce qui est le pire ?
Nous allons être obligés d’apprendre à être patient, à ralentir, à vivre avec moins, à prendre soin de nous et à prendre plus régulièrement des nouvelles de nos proches. Un mal pour un bien. Pourtant ce n’est pas l’impression que j’ai pour l’instant. Notre mode de vie n’a pas encore ralenti. Je lis beaucoup d’injonctions ici et là pour rentabiliser au mieux ce temps de confinement (si vous avez la chance de pouvoir rester chez vous) : listes de livres à lire, de spectacles à voir, de séances de sport à faire, de recettes de cuisine à essayer, etc. Cette peur du vide qu’il faudrait combler à tout prix m’angoisse beaucoup. Le fameux FOMO « Fear Of Missing Out ».
Lorsque je regarde au dehors, rien n’a changé pourtant : les oiseaux piaillent, les bourgeons à feuilles grossissent de jour en jour, les fleurs s’ouvrent au printemps. Et nous changerons d’heure dans une semaine. Bref, la Terre continue de tourner avec ou sans nous.
Une dernière réflexion avant de vous laisser vaquer à vos occupations d'intérieur : Et si nous réfléchissions davantage à notre consommation de viande ? Et si nous devenions raisonnable ? Le pangolin serait l'hôte intermédiaire ayant facilité la transmission du coronavirus à l'homme. Le pangolin est un mammifère en voie d'extinction, dont la consommation est pourtant interdite... Sacré retour de bâton ! Un podcast de 16 minutes à écouter si vous souffrez de FOMO comme moi : Coronavirus : En quoi la pandémie actuelle est-elle liée à l'environnement ?
Maintenant, un seul mot d’ordre #RestezChezVous. Et un énorme MERCI à celles et ceux qui sont sur le front. Et pour les personnes isolées, qui se sentent seules ou vulnérables, la Communauté de Communes de Landerneau Daoulas a mis en place une cellule d'écoute et de solidarité.
Pour finir sur une note plus légère, voici l'horoscope d'hier pour les Sagittaires lu dans Le Télégramme de Brest-même :
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Vendredi 13 Mars 2020
[Par Sophie]
Buzz incroyable cette semaine autour du rassemblement des schtroumpfs qui a eu lieu le weekend dernier à Landerneau. On en a parlé partout dans les médias du monde entier. C'était dingue ! Ce nouveau record n'a pas été du goût de tous, et surtout pas des italiens qui vivent cloîtrés depuis plusieurs jours pour ralentir la propagation du coronavirus et protéger les personnes les plus vulnérables. Sur la page Facebook Tu es de Landerneau si, deux camps de rageux se sont opposés : les « jaloux paranos » Vs les « imbéciles heureux ». Les insultes ont plu. A chacun sa vérité. Ce qu'on pourrait dire c'est que jamais dans la réalité, dans la vraie vie, ils ne s'insulteraient de la sorte.
Peut-être qu'une petite séance de cryothérapie pourrait les aider à garder la tête froide. En tous cas, Nelly et moi en sommes ressorties revigorées et ravies d'avoir fait la connaissance de Marie Butard, capitaine de l'équipe première du Landerneau Bretagne Basket et à la tête de sa micro entreprise MBCryo.
Et puis dans la semaine, plusieurs mesures ont été prises cette fois-ci en France pour contenir la pandémie du COVID-19. Le président de la république a pris la parole hier soir pour annoncer la fermeture des écoles, le confinement des personnes âgées dans les Ehpad, le recours au télétravail dans la mesure du possible. C'est d'ailleurs la décision qui a été prise au sein de mon entreprise. Ces deux prochaines semaines, je travaillerai donc de la maison. Cela ne m'a pas empêché d'assister à une formation en présentiel hier après-midi, une dernière avant combien de temps ?
Il s'agissait d'un atelier sur le « codéveloppement », un des outils de l'intelligence collective, proposé par Tout Commence en Finistère, la marque fondée par le département. Hélène Delmotte, animatrice APM (Association Progrès du Management), nous a expliqué dans les grandes lignes la méthode Payette et Champagne. Ce fut aussi l'occasion de rencontrer des ambassadrices de la marque Tout Commence en Finistère : Harmony.SV, artiste peintre et graphiste freelance haute en couleurs, Cécile Hannot, passionnée par l'IA et IC (Intelligence Artificielle et Intelligence Collective) et membre active du réseau de femmes cadres Ell'en Cornouaille, et l'hyperactive Morgane Le Mouël, à la tête de l'agence KOMKOM et Le bon cuisiniste (entres autres projets !). Morgane est certainement l'une des plus joyeuses parmi Les Joyeuses Entrepreneuses.
En quittant les locaux quimpérois de Finistère 360°, je me suis dit que ça avait sans doute été ma dernière réunion en chair et en os avant longtemps. Et ce weekend sera peut-être également le plus « social » et le plus « hydro-alcoolisé » du mois de mars, voire d'avril. Samedi, le rendez-vous est donné pour la braderie solidaire du Secours Populaire de Daoulas, et les crêpes à emporter à Saint-Urbain toute la journée organisé par l'association Solidarité Enfants du Monde. Et bien sûr dimanche : aux urnes citoyen.nes !
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Vendredi 6 Mars 2020
[Par Sophie]
Ce dimanche, c’est la journée internationale de lutte des femmes, pour l’égalité des droits. On en est encore là, à batailler pour être reconnues comme l’égal des hommes. Rien que de l’écrire, je trouve ça complètement fou. Et pourtant, tout est là pour nous rappeler le monde violent, discriminant dans lequel on vit. Ici, la pièce de théâtre « L’Assemblée des femmes » écrite par Aristophane dans l’Antiquité, et parfaitement transposable au XXIè siècle (sur les planches de Saint-Divy dimanche à 17h !). Là, le Tamus Edulis ou… herbes aux femmes battues qui poussent dans les magnifiques jardins dédiés aux plantes médicinales de l’abbaye de Daoulas. Au Fonds Leclerc, il y a bien eu l’exposition Picasso consacrée à Jacqueline, mais la femme reste muse, amusante, amusée. Comme si la femme n’était qu’un divertissement pour l’homme ou bien sa mère.
Ce dimanche, à 17h au cinéma Le Rohan à Landerneau, sera projeté le documentaire « Woman », co-réalisé par Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand. « Ce film est un message d’amour et d’espoir envoyé à toutes les femmes du monde. Une tentative de comprendre leur vie, de mesurer le chemin parcouru mais aussi tout ce qui reste à faire. »
Ainsi je préfère parler de la journée de la femme, plutôt que du rassemblement de Schtroumpfs qui a lieu demain à Landerneau (sauf si le COVID-19 en décide autrement). Un tel rassemblement est pour moi l’équivalent d’un grand lâcher de ballons, c’est marrant et festif, mais tellement anachronique… Je ne peux m’empêcher de me demander dans quelles conditions ont été fabriqués tous ces costumes de Schtroumpfs « homologués » ? Qui sont ces petites mains travailleuses et quel est leur vie ?
La sororité est l’un de mes mots préférés. Il raisonne en moi très fort. J’évolue dans plusieurs cercles de femmes (avec des hommes aussi) : Lezateliers du yoga et de la méditation à Daoulas, Spered yoga à Saint-Urbain, entre blogueuses avec Nelly, Aurélie alias une blogueuse dans le Finistère, Croque-Madame rêve, Une Vie de Setter qui a écrit un article sur nous cette semaine. Il ne s’agit pas de communautarisme, il s’agit de solidarité entre femmes, pour contrebalancer un peu du « manspreading » ambiant.
Entre soeurs, nous nous devons de prendre soin de nous, de nous soutenir, de nous encourager. Je remercie Nelly de m’avoir offert un soin à l’institut de beauté La Parenthèse à Landerneau, j'ai adoré me faire chouchouter ! Ne sous-estimons pas le pouvoir du corps sur l’esprit. Avoir confiance en soi passe aussi par le corps, le temps que nous lui consacrons. Se faire belle pour soi et non pour les autres, non par vanité (vade retro la religion catholique !) est un immense changement de paradigme. Un véritable voyage intérieur.
En parlant de voyage, Emilie de l’association L’essence du voyage propose un atelier « Voyager autrement, de l'idée au projet » chez Picoti Picota, rue de la Fontaine Blanche, demain de 10h30 à midi. Descriptif de l’atelier : « Vous avez l’intention de partir en voyage et avez envie d’être engagé.e ? Vous voulez apporter une réflexion à la manière dont vous allez voyager ? Emilie vous donnera les étapes importantes à la conception d’un projet de voyage. Vous découvrirez les alternatives pour se déplacer, se loger, se restaurer et les indispensables à mettre dans le sac. » Du voyage intérieur au voyage à la rencontre des autres, il n’y a qu’un pas !
Vendredi 28 Février 2020
[Par Sophie]
En ce moment, mon cœur balance pas mal entre apprendre par plaisir et apprendre par nécessité « au cas où » le monde partirait à vau-l’eau. Les « au cas où » sont toujours dictés par la peur, pas toujours bonne conseillère. Ainsi, j’ai abordé l’atelier de crochet de YO Yarn Over avec en tête cette petite ritournelle « Au cas où je saurais me crocheter des vêtements chauds », l’insouciance et la joie l’ont quand même bien vite emporté sur la morosité fin-de-mondiste ambiante. Dans le même esprit atelier DIY, la boutique Pik Echu organise un café-tricot demain (samedi 29), au 7 rue Lafayette à Landerneau.
Entre crises environnementale, sociale et maintenant sanitaire avec cet incontrôlable coronavirus, l’éco-anxiété nous guette à chaque éternuement ou regard brillant croisé au hasard de nos routes. Pour compenser les nouvelles mortifères dont nous sommes assaillis (qu’on le veuille ou non), j’ai mis en place un Netvibes 100% positif, et je vous encourage à en faire de même pour ne pas péter les plombs. Netvibes est un outil de veille informationnelle et documentaire dont je me sers pour mon travail. Il s’agit d’un agrégateur de flux RSS : Tous les articles de vos sites favoris vous sont apportés automatiquement sur un plateau (Netvibes, Feedly ou encore The Old Reader) en temps réel. Plus besoin d’aller à la pêche aux infos, en un clin d’œil vous voyez toutes les nouvelles publications. Voici un échantillon de mon Netvibes 100% good vibes :
je me suis abonnée aux « RSS » ou « feeds » de Echos Verts, La Relève et la peste, L’Optimisme, Mr Mondialisation, PositivR, Kaizen Magazine, aux podcasts de Grand bien vous fasse, etc. A vous de jouer et de « créer » votre propre journal ! Sachez que ça marche aussi avec les blogs : jaitestelanderneau.com/RSS
Avez-vous lu notre dernier article paru dans le magazine gratuit La UNE du Pays de Landerneau ? On y parle d’insouciance, de joie de vivre, de liberté à deux, sur un tandem, de nouvelle chance. Ce petit magazine en format poche est disponible chez la plupart des commerçants landernéens. Il m’a permis de découvrir des adresses que je ne fréquente pas encore et d’être plus sensible à l’ouverture de nouvelles boutiques en centre-ville.
A l’instar du Black Witch Tattoo Shop qui a récemment ouvert ses portes au 11 rue de la Fontaine Blanche. Mon expérience du piercing s’arrête à mes lobes d’oreilles, quant au tatouage, je n’en ai pas. Je ne sais tout bonnement pas ce que j’aurais envie de me faire tatouer. Peut-être une icône de flux RSS maintenant que j’y pense ! haha. Je suis assez curieuse de la flash-day que Lucie Bazin, Yeliz et Yams, tatoueurs professionnels, organisent toute la journée de demain (samedi 29) au Black Witch Tattoo Shop. Principe d'une flash-day pour ceux qui ne connaissent pas le concept : Les tatoueurs vous proposent des motifs de leur conception, à vous faire tatouer directement sans rendez-vous. Premier arrivé, premier servi !
Et une dernière nouvelle positive pour terminer la semaine en beauté, l’affiche de la prochaine exposition au Fonds Hélène et Edouard Leclerc, dédiée à Enki Bilal et qui commencera en même temps que l'été.
Magnifique !
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Vendredi 21 Février 2020
[Par Sophie]
Nous vous proposons un nouveau rendez-vous hebdomadaire sur le blog sous forme de newsletter. On y parlera actualités à Landerneau et sur les réseaux sociaux. L’occasion également de partager un peu plus de nos coups de cœur et de notre activité en tant que « plumes ». N’hésitez pas à la partager : plus on est de fous, plus on est de fous.
… Et plus les possibilités de joyeuses rencontres et de « tests » extraordinaires sont grandes. Ainsi, notre dernier test en date : la pièce de théâtre d’Aristophane « L’Assemblée des femmes » mise en scène par Pascal Péron à la mode western et interprétée par la troupe La Grande Carriole. Nous l’avons testé des deux côtés du rideau, puisque Nelly était sur scène, co-incarnant Praxagora, une femme forte en avance sur son temps, quoiqu’en pensait Aristophane, son créateur. Du côté du public, l’étonnement, les rires et les applaudissements ont fusé lors de la première à Irvillac.
#UnJourOnGagnera se disait Praxagora. Je pense qu’elle en pleurerait de consternation si elle connaissait la raison de la popularité de ce hashtag sur Twitter cette semaine. A l’occasion de la coupe de l’UEFA (championnat d'Europe de football), l'entreprise de commerce en ligne C Discount proposait de remporter une télévision 4K et une tireuse à bière : RT + Tweet #UnJourOnGagnera. Exaspération. Encore et toujours du manspreading ou « étalement masculin ». Même virtuel.
Le mois dernier, j’ai eu le « malheur » d’ utiliser le hashtag #GretaThunberg en twittant sur sa présence au Forum Economique Mondial de Davos. Une vague d’agressivité, voire de haine, s’est abattue sur moi. Je ne m’y attendais pas, même si je savais le réseau social réputé pour sa viralité folle et ses débats violents. La plupart des commentaires contre la jeune suédoise provenaient d’Américains qui ne croient pas au dérèglement climatique (Comment ne pas croire en des faits scientifiques !), républicains et créationnistes de père en fils (In God we believe. God bless America.)
#UnJourOnGagnera lorsque les effets de la COP21 auront commencé à se faire sentir, lorsque les ours polaires auront retrouvé un habitat favorable à leur reproduction, en Arctique si possible, pas sous une cloche en verre, dans un zoo climatisé situé en zone périurbaine. Jeudi 27 février sera la journée internationale de l’ours polaire. Un site à visiter : Polar Bears International.
Pour se remonter le moral, quoi de mieux qu’une soirée entre amis ? : Une soirée de dégustation de vin entre amis ! La Praxagora de la pièce d’Aristophane, version cowgirl, aurait certainement dit OOOH YES \0/ Pierre a lancé une cagnotte sur kengo.bzh, plateforme de financement participatif de projets bretons, pour se constituer un premier stock de belles bouteilles de vin. Son objectif : Proposer des soirées-découverte autour du vin naturel, sur des thèmes originaux tels que le vin dans la culture pop (cinéma, manga, littérature), le vin dans la musique actuelle, etc. Pierre est installé à Daoulas et rayonnera aux alentours. Il reste moins d’une semaine pour remplir la cagnotte participative de ce projet. Un projet qui promet de belles soirées, avec bien plus de chaleur humaine que celles passées devant la télé 4K en compagnie d’une tireuse à bière… A bon entendeur.