J'ai testé planter des potirons pour la fête des... potirons
J'adore la Fête des Potirons organisée chaque année par l'association saint-urbanaise Solidarité Enfants du Monde et le comité de Daoulas du Secours Populaire Français ! En général, cette fête a lieu mi-octobre à la salle polyvalente de Dirinon : vente de potirons, de crêpes, maquillage des enfants, scène musicale, etc. A chaque fois, je m'y amuse comme une folle et on y fait le plein de cucurbitacées pour les soupes d'hiver.
Depuis que j'ai participé à une collecte alimentaire au Super U de Daoulas, je reçois régulièrement des courriels d'information concernant les activités de l'antenne locale du Secours Pop. Cette fois-ci, il s'agit d'un appel à bonnes volontés pour planter des potirons pour la fameuse fête annuelle.
Comme depuis la fin du confinement je flirte dangereusement avec le syndrome de la cabane ou la peur (dans mon cas la flemme) de sortir de chez moi, je me suis dit qu'il s'agissait là d'une bonne occasion de me mettre à l'épreuve, à savoir : sortir et retrouver un semblant de vie sociale ! Si je ne le fais pas pour moi, au moins, je le ferai pour les autres.
La sortie est triplement « stimulante » (pour ne pas dire angoissante) car 1) je suis nouvelle bénévole au Secours Pop et ne connais pas encore grand monde à l'association 2) je ne suis pas sûre d'avoir la main verte et de savoir planter des potirons 3) … Surtout ça fait réellement deux mois que je ne suis pas du tout sortie de chez moi, je télé-travaille à 100% et mon compagnon fait les courses.
C'est le jour J de mon grand déconfinement et j'avoue ne pas avoir très bien dormi. Je charge ma voiture de deux kits bien distincts : celui de la gentille jardinière amoureuse de la nature (serfouette, plantoir, arrosoir, etc.) et celui de la parfaite déconfinée (masque et gel hydroalcoolique). Bon, j'avoue avoir fait demi-tour parce que j'avais oublié mon masque. En voiture, direction Dirinon ! Il y a trois choses qui me font bizarre : porter un soutif, des chaussures et la vitesse en voiture.
Je me retrouve donc en rase campagne de Dirinon. Il y a vu sur la rade de Brest. Ma-gni-fi-que ! J'aperçois une farandole de voitures garées le long d'un champ. Et des gens se saluant de loin. Je prends mes kits et mon courage à deux mains et sort de ma C3, prête à me resocialiser de mon mieux.
Une quinzaine de bénévoles est déjà à pied d’œuvre. De larges bandes de film de paillage ont été déployées régulièrement pour recouvrir une grande partie de la parcelle. Des pots de plants de potirons sont déposés tous les mètres et les experts-cutters excisent la bâche noire. Une des bénévoles formatrices me prend sous son aile et m'explique la base de la plantation des potirons : « Tu creuses un trou assez profond, le but est de recouvrir de terre le plant jusqu'à la première tige. Puis de pincer délicatement avec deux doigts autour de la tige pour compacter la terre afin que celle-ci ne glisse pas au premier arrosage. »
Cinq minutes plus tard, je peaufinais déjà mon pincé de tige en espérant très fort que bébé potiron devienne grand et fort. Entre deux plantations, j'observais les autres bénévoles et écoutais les conversations entre deux rangées. Au cœur des conversations : le coronavirus et toutes ses conséquences. L'effroi, puis l'habituation. Et la vie qui a continué même chacun chez soi.
Personnellement, j'ai hâte de voir comment les choses vont évoluer (les potirons, et la vie en général). En fait, non. En y réfléchissant bien, j'aimerais déjà être dans l'après, j'aimerais déjà avoir appris la leçon, récolté les fruits de nos belles actions, et pouvoir rire insouciamment à la fête des potirons.
Et vous ?
Rendez-vous en octobre pour un débrief et une crêpe à Dirinon !
Informations pratiques :
Siège : Saint Urbain
Action : Améliorer le quotidien des enfants à travers le monde
Antennes : Sizun et Daoulas
Action : Lutter contre la pauvreté