J’ai testé le thé français de la Maison Emile Auté

Publié le par Sophie

C’est Nadine Jézéquel, propriétaire de L’Ecrin à Landerneau, qui m’a fait découvrir le thé français de la Maison Emile Auté
« 
-    Tu savais qu’il y a des plantations de thé à Sibiril ?
-    C’est où Sibiril ? Je connais la Sibérie, mais Sibiril ?
-    C’est dans le Nord-Finistère, à côté de Saint-Pol-de Léon.
-    Ah bon ? On peut cultiver du thé en Bretagne ? Avec la météo, tout ça ?
»

Nadine m’explique qu’elle a fait une rencontre incroyable, avec un « paysan du thé », du nom d’Emile Auté. Que ce dernier vient du Perche, où il cultivait déjà des théiers (camellia sinensis).

« 
-    Emile Au Thé ? C’est une blague ?
-    Non pas du tout. D’ailleurs, le thé blanc qu’il a créé à Sibiril vient de remporter un prix (la médaille de bronze au concours international « Thés du monde » organisé par l’AVPA - Agence pour la Valorisation des Produits Agricoles), qui le classe parmi les trois meilleurs thés au monde, devant des Japonais et des Chinois !
-    Waw. Impressionnant !
-    Viens avec moi. Il faut que tu goûtes ! Son thé est exceptionnel. On ne le trouve pas partout. Dans une poignée d’hôtels et de restaurants étoilés. Et quelques épiceries haut de gamme.
»

Dégustation avec Nadine

Et en effet, le Thé blanc issu de rouge, produit par Michel Thévot au Moulin de Kérouzéré à Sibiril et préparé à la main par Emile Auté (je lis l’étiquette) est assez incroyable en bouche. Apparemment, la dégustation du thé emprunte son vocabulaire à celui du vin. Comme je ne suis ni experte en vin, ni en thé, je me contenterai donc de ces jolis adjectifs qualificatifs : soyeux et délicat.

« 
-    On est en train d’organiser un weekend portes ouvertes à l’Ecrin au cours duquel Emile viendra présenter son activité et ses projets, et répondre aux questions des curieux, amateurs, et (futurs) cultivateurs / créateurs de thé. 
»

C’est comme cela que je me suis retrouvée, un samedi matin, à la table d’Emile Auté. J’ai également fait la connaissance de la photographe Lenaïg Mevel, dont j’avais pu apprécier les photos sur Instagram à l’occasion d’un shooting mariage organisé à L’Ecrin, et de Karine Morvan, la nouvelle propriétaire du Clos du Pontic, à Landerneau.  

C’est assez rigolo, car la dernière fois que je me suis retrouvée dans la salle Agapanthe, j’étais étalée au sol comme une crêpe, en shavasana, et je profitais d’un bain sonore et d’une séance de yin yoga proposée par Caroline de Escale Yoga. Cette fois-ci, je me tiens aussi droite que la Reine d’Angleterre à l’heure du tea time. L’Agapanthe s’est transformée en salon de dégustation et boutique de thés exclusifs. 

Emile Auté servant le thé dans des verseuses et tasses signées Kamagami Céramique

Emile Auté nous raconte ses voyages en Asie, notamment au Vietnam, ses différentes formations : depuis la plantation de la graine (pas de bouturage !) de camellia sinensis (cousin chinois de notre camélia) à la transformation du thé, en passant par la cueillette des feuilles. Son retour en France. Ses connaissances qu’il met en application. Les rencontres qu’il fait et qui l’amène jusqu’en Finistère. 

Ce que j’aime le plus, c’est son discours réaliste "down to earth". Comme la filière du thé français est naissante, il y a l’opportunité de réinventer un système économique qui a pu être défaillant dans d’autres filières agricoles. Tout le monde doit y trouver son compte : le producteur, le transformateur, la chaîne logistique, le distributeur… Et enfin le consommateur. 

Ainsi, j’apprends que le thé se cultive PARTOUT dans le monde, sur tous les continents. Que la mécanisation pour la récolte des feuilles de théiers est possible. Elle est même possible pour l’étape du roulage (projet d’Emile Auté en 2022, vu sur Instagram). Que l’import de produits à un coût économique et écologique monstrueux même s’il semble transparent pour le consommateur (il donne l’exemple du modèle d’import à la voile de Grain de Sail). Que l’on se moque de nous lorsque l’on nous vend de la poussière de thé (et non la feuille entière) à prix d’or dans les supermarchés… 

La feuille de thé peut être infusée jusqu'à 7 fois ! C'est autre chose que la poussière qu'on nous vend en sachet...

Je bois le thé et les paroles d’Emile Auté. Il nous parle des différentes étapes de production de thé : cueillette, flétrissage, roulage, oxydation, tamisage, cuisson, séchage… Puis de sa volonté de s’inscrire dans un terroir (et non de copier les thés d’ailleurs) lorsqu’il crée ses mélanges avec des fruits séchés (produits par Celte et Nature), baies, fleurs, et épices. Du grand nombre de cultivars (cépages) qui existent de par le monde, dont le cultivar breton de Trévarez (et oui !) Des différentes sortes de thé : wing, blanc, vert, oolong, noir, pu-erh. Des 7 infusions que l’on peut faire avec les mêmes feuilles : la première servant à « faire connaissance » avec le thé. Bref, comme tous les grands passionnés, Emile Auté est intarissable.

La prochaine récolte (et première de l’année, « la meilleure ! ») aura lieu au printemps à Sibiril. J’adorerais visiter l’endroit, observer, voire participer à une récolte. Emile envisage l’ouverture au public du Moulin de Kérouzéré en été. « Ça serait génial ! » M’exclamais-je.

Un premier théier a été planté dans le jardin de l’Ecrin. C’était assez émouvant. « Le premier d’une longue lignée. » Nous avoue Emile Auté. « J’ai rencontré des personnes de la mairie de Landerneau et ils sont très motivés pour faire de la ville, la première ville planteur de France. Le jardin des Bénédictines serait le terrain idéal pour une pépinière, des panneaux pédagogiques… J’ai grand espoir que cela se fasse ! »  

Photo prise par Nadine Jézéquel, propriétaire de l'Ecrin Landerneau

Emile Auté est actuellement sur l’Ile de la Réunion, à s’occuper d’une plantation de thé à l’abandon depuis plus de 30 ans. Autant dire qu’il ne s’ennuie pas !

Photo prise par Emile Auté (Ile de La Réunion - Janvier 2022)

 

Pour suivre ses aventures, rendez-vous sur :

https://www.instagram.com/emileaute/

https://www.facebook.com/profile.php?id=100009522225473

Et bien sûr, le site internet de la Maison Emile Auté

 


 

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L
Je n'aime pas la poussière de thé mais tu m'as donné envie de tester du thé Auté
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