J’ai testé l’exposition Cartier-Bresson au FHEL
L’exposition dédiée à Henri Cartier-Bresson au Fonds Hélène et Édouard Leclerc célèbre l'œuvre d’un des maîtres de la photographie humaniste. Le parcours réunit des clichés emblématiques de l’artiste, couvrant des décennies de reportages et de portraits de par le monde. Fidèle à son style, Cartier-Bresson capture des moments de vie pris sur le vif, explorant la condition humaine dans toute sa complexité. Cette approche unique et sensible fait de ses œuvres de véritables témoignages de l’Histoire et de la société.
À travers ses clichés, Cartier-Bresson révèle une esthétique particulière, axée sur le jeu des lignes, des ombres et des compositions géométriques. On peut ainsi découvrir les images de célèbres reportages, où l’artiste saisit des moments d’une grande intensité, à la fois intimes et universels. Pour les amateurs comme pour les novices, cette collection est une invitation à s’immerger dans l’art subtil de la photographie (le 8ème art !) et a apprécié l’impact du travail de Cartier-Bresson sur la photographie contemporaine.
Depuis que je fais partie de l'association féministe Femmes Solidaires Landerneau, je suis particulièrement sensible à la place des femmes dans l'espace public et dans l'art. Ainsi pour l'exposition Cartier-Bresson, je remarque davantage les portraits de femmes, les situations dans lesquelles elles sont immortalisées, etc. Grâce à Cartier-Bresson et pour les besoins de cet article, je me suis attardée sur trois portraits de femmes. Des clichés en noir et blanc qui donnent envie de creuser et d'en apprendre plus sur elles :
Martine Franck
A commencer par Martine Franck, la femme de Henri Cartier-Bresson, elle-même photographe de renom.
Martine Franck (1938-2012) était une photographe belge, connue pour son travail documentaire et son style humaniste. Membre de l’agence Magnum Photos, elle a consacré sa carrière à capturer des images sensibles et intimes, souvent centrées sur des sujets marginalisés, la vie quotidienne et les traditions culturelles. Elle a également abordé des thèmes comme le vieillissement, la solitude et la vie spirituelle. Elle a partagé avec Cartier-Bresson une approche instinctive et attentive de la photographie, bien qu’elle ait toujours développé un style personnel distinct. La photographe privilégiait les compositions épurées, et ses images révèlent une empathie particulière pour ses sujets. Sa biographie et quelques-unes de ses photographies sont à découvrir sur son profil Magnum.
Sa beauté et son regard intelligent percent l'objectif de Henri Cartier-Bresson. Je l'ai fixé de longues secondes : Il s'agit Susan Sontag (1933-2004), écrivaine, essayiste, critique littéraire et cinéaste américaine, reconnue pour ses réflexions profondes sur la culture, l'art et la société.
Figure intellectuelle majeure du XXe siècle, Susan Sontag a exploré des thèmes variés comme la photographie, la guerre, la maladie, et le rôle de l’art dans la société. Son essai le plus célèbre, On Photography (1977), analyse l’impact de la photographie sur notre perception de la réalité et de la souffrance humaine. Elle y examine comment la photographie façonne notre compréhension du monde, parfois en banalisant la violence et en objectivant les sujets représentés. L'Américaine s’est également fait connaître pour ses positions engagées, notamment contre la guerre du Vietnam et lors des conflits en ex-Yougoslavie. Après quelques années à Paris, elle s'installe définitivement à New York, où elle finira sa vie aux côtés de la photographe Annie Leibovitz. Son œuvre, marquée par sa lucidité et son esprit critique, continue d’influencer les débats contemporains sur l'esthétique, l'éthique et le pouvoir de l'image.
Grâce à l'exposition, je découvre également Marie-Claude Vaillant-Couturier (1912-1996), résistante, journaliste, photographe et femme politique française. Elle s’est distinguée par son engagement dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale et par son rôle dans la lutte contre le fascisme et le nazisme. Photographe de formation, elle a d'abord travaillé comme reporter pour Vu, un célèbre magazine illustré, où elle couvrait des événements politiques et sociaux en Europe dans les années 1930.
Arrêtée en 1942 pour son activité dans la Résistance, elle a été déportée dans les camps de concentration d’Auschwitz puis de Ravensbrück. Elle a survécu à l'horreur de ces camps et est devenue l’une des premières femmes à témoigner au procès de Nuremberg en 1946, où elle a raconté les atrocités nazies pour sensibiliser le monde à la réalité des camps. Après la guerre, Marie-Claude Vaillant-Couturier s'est engagée en politique au sein du Parti communiste français et a siégé comme députée, se battant pour les droits des femmes, la justice sociale et la mémoire de la Résistance. Sa vie et son travail symbolisent l’engagement et le courage face à l’oppression, faisant d'elle une figure respectée de la lutte pour la liberté et la dignité humaine.
L'exposition Cartier-Bresson proposée par le FHEL est très riche et abordable par tous les publics. Personnellement j'ai adoré. Pour les besoins de l'article, je me suis penchée sur trois portraits de femmes, mais l'exposition est beaucoup plus éclectique que cela et je ne peux que vous encouragez à la découvrir par vous-même. N'hésitez pas à me partager vos réflexions.
Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture
71, rue de la Fontaine Blanche à Landerneau | Facebook & Instagram