J'ai testé Mohair de Cornouaille
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Je suis avec curiosité Jean-François Martyn et François-Guillaume Vigouroux sur les chemins vicinaux de Kerascoët, à L’Hôpital-Camfrout. J’ai l’impression d’être Karine Le Marchand dans un épisode de L’Amour est dans le Pré. C’est un peu cliché d’écrire cela. Mais le jour où je visite la chèvrerie Mohair de Cornouaille, il fait soleil et la campagne est belle et verdoyante, avec une vue plongeante sur la rade de Brest et sur l’autre rive, l’imposant château de Rosmorduc.
Les secrets d’un élevage de chèvres angora en Finistère
Jean-François me raconte l’hiver, lorsque la chèvrerie devient nurserie : les mises bas, les longues nuits, la chaleur des établettes bien paillées. Aujourd’hui, les chevreaux ont un peu plus d’un mois et quitteront bientôt la nurserie pour rejoindre le reste du troupeau - une cinquantaine de bêtes - à l’extérieur, entre Stang, Moulin Mer et Pors Beac’h. Les chèvres angora ne sont pas de grosses laitières, et leurs petits ont besoin d’être supplémentés les premières semaines de leur vie. En plus, en dépit de son caractère
rustique, la chèvre est très sensible aux infestations parasitaires, qui peuvent être contagieuses et fatales. Ainsi, on préserve les plus petits lorsqu’ils sont encore fragiles, en les gardant à l’abri.
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Jean-François Martyn m’explique qu’une chèvre en bonne santé a besoin d’un environnement propre, confortable et à l’abri des courants d’air, ce qui limite les parasites. “Nos chèvres sont choyées. On leur apporte du foin de qualité, des fibres végétales, un complément modéré en céréales, granulés et friandises, ainsi qu’un accès permanent au sel et aux minéraux.” François-Guillaume poursuit : “La chèvre est un animal grégaire. Elle a besoin d’être avec ses congénères, pour jouer notamment. Elle a également besoin de sentir de l’attention de notre part. Suis-nous, tu vas voir !”
Rencontre avec les chevreaux de Mohair de Cornouaille
En effet, lorsque Jean-François débarre la porte de la nurserie, les chevreaux bêlent de joie et d’excitation en apercevant leurs deux éleveurs, et peut-être encore plus, en voyant le seau de biberons dégoulinant de bon lait. Je les découvre dans leurs box, par 3 ou 4. Ils sautillent ici et là, tombent maladroitement de leur perchoir précaire pour y remonter aussitôt. Leur joie de vivre est contagieuse. Je ne peux m’empêcher de glousser en les admirant. J’ai très envie de les serrer fort dans mes bras, de caresser leur toison blanche et bouclée, et de m’amuser avec eux.
“Ils sont tellement mignons !!” M’écriais-je. Jean-François et François-Guillaume ont l’air plutôt habitué à autant de mignonnerie. Il faut dire qu’ils leur donnent la becquée 3 à 4 fois par jour depuis qu’ils sont nés. Je ne me fais pas prier pour la leur donner à mon tour.
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Aussitôt entrée dans le box, je suis assaillie de toute part, par Amour, Attachante et Amusante. Ils se déplacent tellement vite autour de moi que je ne sais plus où donner de la tête. Je donne le biberon à Attachante qui le prend goulûment, tandis qu’Amour tête mon sac à main et Amusante mes cheveux. François-Guillaume essaie de m’expliquer la filiation des différents chevreaux, mais je n’ai d’yeux et d’oreilles que pour eux.
Je peux les caresser à loisir. J’essaie même de porter Amour mais ses mouvements sont brusques et j’ai l’impression de le contraindre. Je n’ai pas encore le coup de main de François-Guillaume, qui porte les tout doux et les relâche tout aussi tranquillement, en poursuivant ses explications : “Nous organisons des portes ouvertes deux fois par an, à l’occasion de la tonte qui a lieu en février d’abord, puis en été. La chèvrerie est alors ouverte au public.”
Le précieux mohair : de la tonte à l’artisanat
“Nous avons deux Tondeuses, spécialisées dans la chèvre angora, qui viennent tout spécialement à L’Hôpital-Camfrout. En général, on peut obtenir deux kilos de toison soyeuse par chèvre. Elle sera ensuite triée, lavée à la main, avant de rejoindre la coopérative.”
La coopérative travaille alors main dans la main avec les meilleurs artisans français, sous la marque collective « Mohair de nos chèvres ». Et c’est de ce savoir-faire que naissent les écharpes, bonnets, chaussettes, pulls, ponchos, gants, mitaines, bérets, chaussons ou encore de généreux plaids, que l’on peut retrouver sur le site de Mohair de Cornouaille. Chaque pièce est unique, chaude, légère et éclatante de couleurs.
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Avant de repartir de la nurserie, je jette un dernier regard : les chevreaux s’amusent toujours autant. Ils sont replets de bon lait, à moins que ce ne soit leur toison qui me donne cette illusion. “En effet, quand les bêtes sont tondues, on a parfois des surprises."
Alors si le cœur vous en dit, revenez lors des tontes publiques et on découvrira cela ensemble. En attendant, vous pouvez suivre les actualités de la chèvrerie Mohair de Cornouaille sur leur page Facebook et Instagram.
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